Docteur Jeffrey Atkinson : Le neurochirurgien pédiatrique de L’HME nous entretient de sa carrière et de ses recherches

Le parcours pour devenir neurochirurgien pédiatrique est long. Le Dr Jeffrey Atkinson de L’HME en sait quelque chose, et il reconnaît quelques grandes influences qui l’ont mené jusqu’ici.
 
Le Dr Atkinson a grandi à St. Thomas, en Ontario, où son père était pédiatre. « St. Thomas est une petite ville près de London, dit-il. Durant 18 ans, mon père a été le seul pédiatre de la ville. Il était pédiatre-conseil et a touché à une multitude de domaines, incluant les soins aux nouveau-nés. Il était sur appel en tout temps. » Puis, le père du Dr Atkinson a été rejoint dans sa pratique par différents partenaires, mais il n'a pas réduit sa charge de travail pour autant. « Ironiquement, je pense que mon père avait moins d’appels quand il était le seul pédiatre. Les gens devaient se dire qu’ils ne devaient le déranger qu’en cas de véritable urgence! »
 
Notre propre Dr Atkinson a entrepris sa carrière en médecine à l’Université de Toronto où il a fait deux années d’études de premier cycle avant d’entrer à l’école de médecine. Ses cours optionnels en neurosciences sont devenus ses cours préférés; cette préférence combinée à la bonne opinion qu’avait son père de plusieurs neurochirurgiens qu’il connaissait a orienté le Dr Atkinson vers la neurochirurgie. « Charles Drake était un neurochirurgien bien connu à l’Université de l’Ouest de l’Ontario; les patients venaient de très loin pour se faire traiter par lui. En rassemblant tous ces morceaux, je peux voir comment est né mon intérêt pour la neurochirurgie. »
 
Après ses études à l’Université de Toronto, le Dr Atkinson a été apparié à McGill; il a donc emprunté la 401 pour venir y faire sa résidence en neurochirurgie de 1994 à 2002. Au milieu de ces années de résidence, il a fait trois ans de recherche en imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) au centre d’imagerie cérébrale de l’Institut neurologique de Montréal (INM). En 2002, il a mis le cap sur Salt Lake City pour faire une année de surspécialisation en neurochirurgie pédiatrique à l’Université d’Utah.
 
Pendant les cinq années de travail clinique de sa résidence, le Dr Atkinson a fait un stage de six mois à L’HME. Le Dr Jean-Pierre Farmer, alors directeur en chef de programme, a agi comme mentor. Les Drs Farmer et José-Luis Montes ont aussi organisé le stage d’études postdoctorales à Salt Lake City, et ont joué un rôle important dans la décision du Dr Atkinson de se joindre à l’équipe de L’HME.
 
Ensemble, les trois neurochirurgiens de L’HME pratiquent entre 350 et 400 chirurgies par année et suivent environ 2 500 patients dans différentes cliniques. Le Dr Atkinson insiste sur l’aspect multidisciplinaire de leur travail à L’HME; ils collaborent souvent avec le personnel des services de neurologie et d’oncologie ainsi qu’avec des intervenants d’autres sites. « Nous avons plusieurs demandes de consultation de spécialistes de l’Université Laval et de l’Université de Sherbrooke, dit-il. Ils participent souvent par téléconférence à nos réunions sur les tumeurs. »
 
Mener des recherches en IRMf dans un environnement clinique
 
Présentement, le Dr Atkinson travaille au développement d’un programme d’IRMf pour L’HME. Son intérêt pour la recherche en IRMf a bénéficié d'une bonne aide avec l’ajout de la Suite d’intervention cérébrale pédiatrique, ou suite d’IRMi comme on l’appelle communément, qui a ouvert ses portes en octobre 2009. Ce nouvel environnement a permis à l’équipe de neurochirurgie de faire bien des progrès. « Bien que les chirurgies des tumeurs cérébrales et de l’épilepsie demandent plus de temps dans la suite d’IRMi, nous espérons qu’en pratiquant une seule intervention au lieu de plusieurs, nous aurons de meilleurs résultats », explique-t-il.
 
L’idée derrière l’IRMf est de suivre le fonctionnement du cerveau pour guider le traitement. Les patients doivent être éveillés et coopératifs pour subir une neurochirurgie. « Avec la suite d’IRMi et d’autres nouveaux équipements achetés l’an dernier, nous sommes maintenant en mesure de pratiquer l’IRMf sur des patients, précise-t-il. Nous espérons pouvoir examiner des patients cliniques pour nous guider dans nos recherches. »
 
L’intérêt pour ce domaine de recherche gagne du terrain et plusieurs collègues du Dr Atkinson poursuivent aussi des recherches sur l’IRMf, dont les Dres Pia Wintermark, Isabelle Gagnon et Cathy Limperopoulos. Le groupe d’orthophonie cherche aussi à savoir comment identifier les centres de la parole dans le cerveau.
 
Quand il n’est pas à L’HME, le Dr Atkinson aime bien rester à la maison avec sa conjointe, la Dre Marie-Emmanuelle Dilenge, neurologue à L’HME, et leur jeune garçon. Cela fera bientôt 17 ans qu’il est arrivé à Montréal, et le Dr Atkinson affirme qu’il aime vivre ici. « Parfois, je me dis que ce serait bien de vivre dans une petite ville, mais étant donné nos choix de carrière, ça ne risque pas d’arriver », dit-il en riant.