Les médecins doivent s’ouvrir à la diversité sexuelle chez les adolescents

D’après un nouveau document de principes de la Société canadienne de pédiatrie, les dispensateurs de soins canadiens devraient être prêts à discuter des questions entourant l’orientation sexuelle avec leurs patients.

« Il est important que les médecins se rappellent que tout le monde n’est pas hétérosexuel », déclare le docteur Miriam Kaufman, spécialiste de la médecine de l’adolescent au Hospital for Sick Children. « Les dispensateurs de soins doivent être conscients de la diversité des expériences et des sentiments chez les adolescents et être en mesure d’aborder la question de l’orientation sexuelle. »

Les jeunes gais, lesbiennes et bisexuels proviennent de tous les groupes ethniques, de toutes les classes sociales et des toutes les origines raciales. Ils ont les mêmes troubles de santé que les adolescents hétérosexuels, y compris les maladies chroniques, les invalidités, les blessures sportives et même les besoins contraceptifs.

Ils affrontent également des facteurs de risque supplémentaires, dont plusieurs découlent de la réprobation qui continue d’entourer l’homosexualité. Selon les études, environ la moitié des gais et le cinquième des lesbiennes subissent des agressions verbales ou physiques au secondaire en raison de leur orientation sexuelle. Les jeunes gais et lesbiennes sont plus susceptibles de décrocher de l’école ou d’être expulsés de leur domicile, et ils finissent parfois dans la rue. Ils sont également vulnérables à la consommation de drogues et d’alcool à un plus jeune âge, parfois pour faire face à la dépression ou à une mauvaise estime de soi.

Le fait de parler à un professionnel de la santé peut changer les choses. Les jeunes qui divulguent leurs préoccupations en matière d’orientation sexuelle à leur médecin font « automatiquement partie d’une catégorie de risque plus faible, explique le docteur Kaufman. Les pédiatres et les médecins de famille peuvent vraiment les aider. »

Cependant, de nombreux adolescents évitent de parler d’orientation sexuelle avec leur médecin, par crainte que l’information personnelle qu’ils lui transmettent ne soit divulguée. Dans le document de principes, il est recommandé que les médecins favorisent l’ouverture en utilisant un langage neutre lorsqu’ils parlent de sexualité et de relations plutôt qu’en présumant l’identité sexuelle du jeune. Ils doivent également être prêts à offrir du soutien à l’adolescent qui « sort du placard ».

De nombreux médecins reçoivent une formation limitée sur les discussions avec les adolescents au sujet des relations sexuelles et de l’orientation sexuelle. Les médecins qui sont mal à l’aise de parler de ces questions devraient envisager d’aiguiller ces patients vers un autre médecin. 

Source : Société canadienne de pédiatrie