Viser un rétablissement complet

Jaden est de retour sur la glace grâce aux soins experts de la Clinique des commotions cérébrales de l’HME

Pour Jaden Pantazis, 13 ans, jouer au hockey est plus qu’un passe-temps, c’est une véritable passion. Dès son plus jeune âge, il a excellé à ce jeu, et il fait maintenant partie du programme de sport-études en hockey au Collège Jean-de-Brébeuf en plus de jouer pour les Lions du Lac Saint-Louis. Mais en février 2016, des symptômes de commotion cérébrale ont mis Jaden sur la touche. Il lui a fallu beaucoup de patience et de détermination pour gérer ses symptômes et reprendre la pratique de son sport préféré ; mais le savoir-faire de l’équipe de la Clinique des commotions cérébrales de l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) lui a facilité les choses. 

Des symptômes à retardement

Avec trois adolescents actifs, les journées de la famille Pantazis sont plutôt sportives. La grande sœur de Jaden, Alexandra, est en voie d’obtenir son brevet de sauveteuse ; son frère aîné Frankie joue aussi au hockey dans une équipe bantam double lettre, tandis que Jaden est joueur de centre, et excellent buteur, dans la catégorie pee-wee AA.

Fin janvier 2016… George se souvient de ce samedi matin à Anjou alors qu’il regardait Jaden jouer pour son équipe des Lions du Lac Saint-Louis. « Jaden tentait d’aider son équipe en infériorité numérique et il s’est laissé glisser sur la glace pour sortir la rondelle de sa zone. Pendant qu’il était au sol, il a été frappé à la tête par le patin d’un autre joueur. On était à la 2e période, et par mesure de précaution, Jaden a tout de suite arrêté de jouer », explique-t-il.

Malgré le choc à la tête, Jaden ne s’est pas plaint de symptôme de commotion cérébrale au début, mais plutôt d’une douleur musculaire au cou. À l’heure du dîner, il avait bon appétit, et il disait se sentir bien. « Nous avons décidé de le surveiller et de voir comment il se sentirait dans les heures à venir », raconte George. En fin de journée, Jaden se sentait encore bien et n’avait pas de symptômes, alors ils se sont rendus à l’école secondaire Loyola où avait lieu la finale d’un tournoi, cette fois avec son équipe de Brébeuf. « Jaden a bien joué et a même été désigné le joueur le plus utile de la soirée », rapporte George. Tout semblait bien aller jusqu’au lendemain matin quand Jaden a commencé à se plaindre d’une foule de symptômes, dont des étourdissements et des maux de tête. La famille a pris rendez-vous avec le pédiatre de Jaden, le Dr John Yaremko

Affronter un difficile diagnostic

« Le Dr Yaremko l’a examiné et a confirmé que Jaden avait bien une commotion cérébrale », raconte George. Un rendez-vous a alors été pris à la Clinique des commotions cérébrales du centre de traumatologie de l’Hôpital de Montréal pour enfants, pour faire une évaluation plus approfondie de ses symptômes. Pour Jaden, les nouvelles qui ont suivi n’étaient pas celles qu’il voulait entendre : pas de hockey ni de cours d’éducation physique tant que les symptômes n’auraient pas totalement disparu, et une recommandation pour l’école afin de l’exempter de ses activités scolaires si les symptômes persistaient. Tout cela a demandé d’énormes efforts d’adaptation pour cet adolescent actif et sportif.

« Ce qui a été le plus dur, c’est de ne pas pouvoir jouer au hockey ou regarder la télé », dit Jaden. George ajoute : « Jaden a toujours été actif. Il avait l’habitude de s’entraîner tous les jours et de pratiquer avec les amis de son équipe à l’école. Ne pas pouvoir jouer et ne même pas avoir de date précise pour son retour au jeu le rendait très triste. »

Tel père, tel fils

Comme père, George s’implique énormément dans les activités sportives de ses enfants, tandis que sa conjointe veille à ce que le travail scolaire ne soit jamais négligé. « Ma conjointe s’assure que le niveau d’émotion lié au sport ne monte jamais trop haut », explique-t-il. Quand il regarde Jaden, George se revoit au même âge, et il partage la passion de son fils pour le hockey et son amour du sport. Quand Jaden a dû mettre le hockey en veilleuse pendant plusieurs semaines, l’habitude de passer le prendre plusieurs fois par semaine à l’école pour l’amener à son entraînement de hockey lui a manqué. « Je passais chercher Jaden à Brébeuf avec, dans l’auto, son équipement de hockey et un lunch. Tout ce que Jaden avait à faire, c’était de se détendre pendant que nous affrontions l’heure de pointe ensemble, en route vers l’aréna de l’Ouest-de-l’Île. » Tous deux ont eu de bonnes conversations dans l’auto. Jaden a même fait remarquer que c’est pendant ces longs trajets passés sur le siège arrière de la voiture de son père qu’il a reçu certains de ses meilleurs conseils.

Pour George, le plus dur était de ne pas savoir à quoi s’attendre pendant que Jaden prenait du mieux. « La convalescence, ce n’est pas aussi net qu’on pourrait le penser ; il n’y avait aucun moyen de savoir combien de temps Jaden mettrait à se rétablir complètement. Parfois, il se sentait bien, puis soudainement les symptômes réapparaissaient. »  

Un travail d’équipe

Pour faire face à toutes les conséquences possibles d’une blessure au cerveau, les patients peuvent compter sur l’expertise de l’équipe interprofessionnelle de la Clinique des commotions cérébrales. L’équipe principale comprend une coordonnatrice des admissions, des coordonnatrices en traumatologie, des physiothérapeutes, des neuropsychologues et des psychologues. Si nécessaire, selon les besoins spécifiques d’un patient et de sa famille, d’autres médecins et professionnels de la santé peuvent aussi être consultés. D’après la coordonnatrice en traumatologie Helen Kocilowicz, les besoins de chaque patient et famille sont scrutés avec attention, après quoi une équipe d’experts élabore une approche de soins personnalisée. 

La physiothérapeute Christine Beaulieu, qui a travaillé avec Jaden, explique qu’il y a un ordre pour traiter les commotions. « Nous testons les capacités physiques et cognitives pour voir si les symptômes de la commotion réapparaissent. Mais, nous nous assurons que le patient est totalement fonctionnel sur le plan cognitif avant de lui donner le feu vert pour reprendre ses activités sportives, et ce, même s’il a retrouvé toutes ses capacités physiques. »

Même s’il est important de prioriser le bon fonctionnement à l’école et de réduire le niveau et l’intensité de l’activité physique pendant la convalescence, l’HME a pour philosophie de ne pas tout arrêter complètement. « L’exercice fait partie du programme de rétablissement. Quand Jaden a demandé s’il pouvait enfiler ses patins pour faire quelques tours sur la patinoire extérieure près de chez lui, nous lui avons dit de bien attacher ses lacets et d’y aller ! », raconte Christine.

La Dre Karine Gauthier, neuropsychologue, apporte aussi son aide à la Clinique des commotions cérébrales de l’HME, et elle est à même de voir à quel point une lésion cérébrale traumatique légère peut bouleverser la vie d’une personne. « Les symptômes de la commotion peuvent avoir des conséquences graves : un patient peut avoir de la difficulté à se concentrer à l’école, ne plus être capable de faire du sport ou aller dans des endroits bruyants. Ça peut être très contraignant, en particulier pour un adolescent ; et comme on ne peut pas prédire combien de temps il faudra pour qu’il se sente mieux, fonctionne normalement ou reprenne ses activités, la situation peut devenir une cause d’anxiété et de dépression. La thérapie cognitive comportementale, la rassurance sur le rétablissement, les techniques de relaxation et les exercices de respiration sont certaines des approches utilisées pour aider nos patients à se sentir mieux », explique la Dre Gauthier.

La patience peut mener loin

Aujourd’hui, Jaden a repris le hockey et n’a plus aucun symptôme, un énorme soulagement pour son père. « Un enfant aux prises avec une grave blessure, c’est le pire cauchemar de n’importe quel parent. Maintenant qu’il a recommencé à jouer, c’est un réel bonheur de le voir évoluer sur la glace. Il a un grand avenir devant lui. »

Tout comme Jaden, il attend avec impatience le camp de hockey et de possibles vacances à l’étranger cet été. Son conseil pour quiconque vit une situation semblable : « soyez patient ! »