Nous célébrons aujourd’hui la Journée internationale de la femme, une occasion de mettre en lumière la contribution des femmes à l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME), notamment les femmes en science.

La D^re Aimée Ryan, professeure agrégée en pédiatrie et génétique humaine, raconte qu’elle a été fascinée par la science dès son plus jeune âge. Et même si elle a eu beaucoup de soutien de ses proches, son parcours n’a pas toujours été exempt de difficultés. « J’ai eu un professeur de physique au secondaire qui pensait que les femmes n’avaient pas leur place dans ce domaine, raconte-t-elle. Il n’a réussi qu’à nous stimuler, moi et mes consœurs, pour avoir de meilleurs résultats dans son cours et réussir! »

Aujourd’hui, les études de la D^re Ryan ont ouvert la voie à une carrière qui va bien au-delà d’un cours de physique. Les recherches qu’elle mène actuellement portent sur l’identification des molécules impliquées dans le développement embryonnaire, et la compréhension de leur rôle et de la façon dont les mutations qui les touchent peuvent mener à des malformations congénitales. « Pendant mes études supérieures, j’ai été attirée par la génétique parce qu’elle combinait à merveille la biologie et les mathématiques, deux disciplines que j’adore, explique-t-elle. J’étais fascinée par les processus qui activent ou désactivent les gènes, et je voulais comprendre comment des protéines pouvaient contrôler la formation des tissus. »

Quand elle était jeune étudiante, la D^re Ryan raconte qu’elle n’a rencontré que peu de femmes membres du corps professoral. Elle affirme que ce qui lui a permis de trouver sa voie, c’est de se laisser guider par sa passion et de ne pas avoir peur de sortir des sentiers battus.

« Il y a bien des façons de mesurer votre succès comme scientifique, souligne-t-elle. Quand vous n’avez pas peur d’essayer de nouvelles approches ou de poser de nouvelles questions, aussi insensées puissent-elles paraître, vous pouvez parfaitement tracer votre propre voie. Et c’est important de faire connaître vos résultats de recherche, pas seulement aux autres scientifiques, mais aussi au public. Ce n’est qu’en partageant nos découvertes avec la communauté que nos concitoyens comprendront comment les découvertes scientifiques se traduisent éventuellement en de meilleurs soins de santé. »

En tant que mentore et professeure auprès d’une nouvelle génération de femmes scientifiques, la D^re Ryan indique que le principal message qu’elle peut leur transmettre vient de sa propre expérience, alors qu’elle essayait de jongler avec la carrière, la famille et ses besoins propres. « Je leur dis que la science est un domaine difficile pour quiconque s’y plonge, mais la véritable difficulté, c’est de trouver le bon équilibre pour laisser suffisamment de place à tout ce qui compose votre vie. »

La D^re Ryan affirme qu’elle a bénéficié du soutien de son mari, d’une multitude de ressources pour garder les enfants quand ils étaient jeunes, et d’un réseau d’autres femmes scientifiques dynamiques et exceptionnelles à l’HME et à l’IR-CUSM pour l’aider à trouver son propre équilibre. « L’une des choses qui m’a beaucoup impressionnée quand je suis arrivée à l’HME, dit-elle, c’est le nombre de femmes scientifiques autour de moi qui excellaient dans leurs domaines. C’était la première fois de ma carrière que j’avais autant de modèles de réussite féminins, et cela a eu un impact extrêmement positif sur moi. »

Quand elle pense à l’avenir, la D^re Ryan affirme qu’une hausse des investissements en science pourrait encourager les femmes à poursuivre sur la voie de la recherche quand vient le temps de prendre les décisions les plus importantes de leur carrière. « C’est vraiment un moment décisif pour nombre de jeunes scientifiques qui doivent faire des choix après les études supérieures. Un financement plus important leur permettrait de continuer à explorer leurs questions de recherche et de faire carrière comme scientifiques universitaires. Nous devons continuer à encourager les femmes à franchir le pas. »