Recherche clinique de traumatologie : projets complétés en 2008 et 2009

1. Évaluation et Standardisation du "Pediatric Test of Brain Injury"

Qui étaient les chercheurs?

Isabelle Gagnon, Jeff Atkinson, Gillian Hotz (chercheure principale d'une étude multicentrique)

Quelle était la question de recherche?

Est-ce qu'un nouveau test de langage et de la cognition peut être utile lorsqu'il est utilisé chez les enfants ayant subi un traumatisme craniocérébral modéré ou sévère?

Qu'avons-nous fait?

Nous avons utilisé le test avec tous les enfants ou adolescents qui étaient admis à l'Hôpital de Montréal pour enfants et nous avons envoyé les résultats du test à la chercheure principale de ce projet (Gillian Hotz) pour être analysés.

Qui a financé ce projet?

Ce projet n'avait besoin d'aucun financement additionnel.

Quels sont les résultats?

Notre participation à ce projet multicentrique a contribué à la validation de "Pediatric Test of Brain Injury". Plus de 800 enfants des États-Unis et du Canada ont été testés et leurs résultats ont été utilisés pour vérifier la qualité du test.

Quel impact cette étude a-t-elle sur la pratique clinique?

Ce test est maintenant commercialisé et prêt à utiliser en clinique. C'est un ajout important aux outils déjà en place dans le traitement des enfants ayant subi un traumatisme cranio-cérébral.

2. Comparaison de la performance des enfants ayant subi un traumatisme craniocérébral léger aux tests d'équilibre : le sous test d'équilibre du Bruninks-Oseretsky Test of Motor Proficiency et Balance Error Scoring System

Qui étaient les chercheurs?

Isabelle Gagnon, Carlo Galli, Julie Simard

Quelle était la question de recherche?

Est-ce que deux outils que nous utilisons présentement en clinique testent les mêmes aspects de l'équilibre chez des enfants ayant subi un traumatisme craniocérébral?

Qu'avons-nous fait?

Nous avons évalué 22 enfants avec les deux tests et avons utilisé des tests statistiques afin de comparer les performances des enfants dans les deux tests. Par la suite, nous avons évalué 20 enfants sans blessures pour pouvoir comparer leur performance dans les deux tests.

Qui a financé ce projet?

La deuxième étape de cette étude était financée par le projet pilote de compétition de l'institut de recherche de l'Hôpital de Montréal pour enfants.

Quels sont les résultats?

Nous avons constaté que la performance des enfants avec ou sans un traumatisme crânien dans les deux tests était liée. De plus, nous avons remarqué que l'un des tests, The Bruininks Oseretsly Test of Motor Proficiency-balance subtest (BOT), était plus sensible aux effets du traumatisme crânien léger que The Balance Error Scoring System (BESS).

Quel impact cette étude a-t-elle sur la pratique clinique?

Elle procure aux cliniciens de plus amples informations lorsqu'ils auront besoin de choisir un test d'équilibre dans leur travail. Le BOT semble un meilleur choix pour cette clientèle.

3. Enquête auprès des parents sur les sièges d'appoint utilisés par les enfants canadiens

Qui étaient les chercheurs?

Isabelle Gagnon, Lisa Grilli, Beth Bruce (chercheur principal d'une étude nationale)

Quelle était la question de recherche?

Quels facteurs influencent la décision des parents d'utiliser ou non les sièges d'appoint sur une base régulière ?

Qu'avons-nous fait?

Nous avons recruté des parents d'enfants de 4 à 9 ans qui devaient remplir un questionnaire comportant 15 questions à choix multiples. Le questionnaire était rempli par voie électronique (sur un ordinateur portable).

Qui a financé ce projet?

Ce projet était financé par AUTO 21, un Réseau de centres d'excellence fédéral et par la Fondation du Centre de soins de santé IWK.

Quels sont les résultats?

Les données ont été recueillies auprès de 1580 parents à travers 8 provinces canadiens. La majorité des répondants étaient des mères âgées de 30-39 ans. Les familles dans l'ensemble, ont indiqué que les principaux facteurs qui influencent plus l'usage d'un siège d'appoint sont : la prise de conscience des avantages de la prévention des blessures, les ajustements de siège d'appoint à partir de la taille et du poids de leur enfant, les attentes de la société à l'usage constant des sièges d'appoint, ainsi que l'application régulière des amendes de service de police quant a l'usage des sièges d'appoint.

Quel impact cette étude a-t-elle sur la pratique clinique?

L'intervention auprès des parents d'enfants de l'âge scolaire doit viser : La sensibilisation du rôle des sièges d'appoint dans la prévention des blessures, (l'installation correcte des sièges d'appoint réduit de 71% le décès et de 67 % des blessures sévères de l'enfant); fournir des informations sur l'utilisation correcte (par rapport à : l'âge, le poids, la taille), s'attendre à l'application régulière de la loi et à établir une éducation sociale où l'utilisation des sièges d'appoint est une attente (la norme).

4. Le développement des nourrissons et des jeunes enfants ayant subi un traumatisme craniocérébral modéré ou sévère

Qui étaient les chercheurs?

Anne Marie Hurteau, Katrine Doucet, Isabelle Jargaille, Line Parent, Isabelle Gagnon

Quelle était la question de recherche?

Est-ce que les enfants qui subissent un traumatisme craniocérébral modéré ou sévère se développent différemment des enfants sans blessures?

Qu'avons-nous fait?

Les enfants ont été vus annuellement par une ergothérapeute, une orthophoniste et une audiologiste dans le cadre de leur suivi clinique régulier. Nous avons décidé de réviser les résultats des tests administrés jusqu'à l'âge de 7 ans et de vérifier si les enfants présentaient des problèmes persistants pouvant être reliés au traumatisme.

Qui a financé ce projet?

Il s'agissait d'une étude des dossiers effectuée par les cliniciens eux-mêmes; aucun financement additionnel n'était requis.

Quels sont les résultats?

Près de 40 enfants respectaient nos critères de sélection. En raison du petit nombre de sujets, aucune conclusion précise ne peut être tirée de nos données. Dans l'ensemble, les enfants de ce groupe franchissent les principales étapes de développement à un rythme normal. Seuls quelques enfants éprouvaient des difficultés sur le plan du développement langagier ou moteur. Il n'est pas possible en ce moment d'expliquer si ces difficultés sont directement liées au traumatisme craniocérébral.

Quel impact cette étude a-t-elle sur la pratique clinique?

Nous continuerons à suivre ces enfants dans le cadre de notre pratique clinique. L'absence de conséquences probantes dues à un traumatisme craniocérébral précoce peut s'expliquer par le petit nombre d'enfants observés, par des tests pas assez sensibles ou par la nécessité de se pencher sur d'autres aspects du développement comme le fonctionnement neuropsychologique lorsque les enfants auront atteint l'âge scolaire.

Projets complétés en 2008

1. Les épreuves physiques à la clinique de traumatisme craniocérébral léger/retour aux sports de L'Hôpital de Montréal pour enfants

Qui étaient les chercheurs?

Isabelle Gagnon, Carlo Galli, Debbie Friedman, Julie Simard, Helen Kocilowicz, Lisa Grilli

Quelle était la question de recherche?

Nous voulions savoir si les enfants ayant subi un traumatisme craniocérébral léger étaient vraiment prêts à retourner à leurs activités physiques une fois leurs symptômes résorbés.

Qu'avons-nous fait?

Nous avons révisé les dossiers médicaux de plus de 100 enfants ayant été suivis à la clinique de traumatisme craniocérébral léger/retour aux sports de l'hôpital de Montréal pour enfants. Nous avons documenté si les enfants avaient réussi les épreuves physiques de préparation aux activités une fois leurs symptômes au repos complètement résorbés.

Qui a financé ce projet?

Une stagiaire de recherche, financée par une bourse des Instituts de recherche en santé du Canada par le biais du programme COPSE de l'université de Montréal, a effectué la plus grande partie de la collecte de données pour cette étude.

Quels sont les résultats?

Cette étude a révélé qu'environ 24 % des enfants et des adolescents voyaient leurs symptômes (maux de tête, étourdissements et fatigue) réapparaître lors des épreuves physiques. Ceux-ci avaient donc dû retarder leur retour aux sports. Nous avons observé que les enfants qui avaient subi une perte de conscience et ceux qui avaient des antécédents de migraines étaient les plus susceptibles d'échouer les épreuves.

Quel impact cette étude a-t-elle sur la pratique clinique?

Les résultats de cette étude montrent que même s'ils ne présentent plus de symptômes après au moins une semaine de repos, un certain nombre d'enfants et d'adolescents ne peuvent pas reprendre leur activité physique sans que leurs symptômes réapparaissent. Ceci renforce le besoin de soumettre de nouveau les enfants aux épreuves physiques une fois les symptômes résorbés pour s'assurer que la reprise des activités soit sécuritaire.