Soleil d’été

  Par Richard Haber, M.D
 Comme les enfants ont un besoin irrépressible de bouger, ils passent beaucoup de temps dehors où ils sont exposés au soleil. En fait, 80 % de l’exposition au soleil d’une personne survient avant l’âge de 18 ans.
 
Lorsque l’indice ultraviolet (UV) est élevé, le temps qu’il faut pour brûler est réduit de 13 à 20 minutes. Et bien que les nuages obscurcissent le ciel, ils ne réduisent les UV que de 20 à 40 %.

Un écran solaire ayant un facteur de protection solaire (FPS) de 30, appliqué et réappliqué généreusement, bloquera 97 % des rayons nocifs.

 Précisions relatives à l’âge

  • Un nourrisson de 6 mois ou moins ne peut pas se déplacer pour se mettre à l’abri du soleil.
  • Comme une vitre filtre les UVB, mais pas les UVA, un enfant placé dans un parc près d’une fenêtre ensoleillée n’aura pas de coup de soleil, mais il sera exposé aux UVA dévastateurs. La peau des tout-petits est également plus mince et a moins de mélanocytes pour leur offrir une photoprotection. Cependant, l’écran solaire n’est pas toujours la meilleure option, puisque les substances appliquées sont absorbées différemment chez les bébés et les tout-petits et que les différents mécanismes biochimiques servant à métaboliser et à excréter les médicaments ne sont pas encore totalement développés.
  • Les enfants de tous âges ont tendance à passer plus de temps dehors durant les heures de forte émission d’UV entre 10 h et 16 h, soit dans la piscine et le sable durant les mois d’été, soit sur la glace ou la neige durant l’hiver. Ces surfaces sont très réfléchissantes et elles renvoient jusqu’à 85 % de la lumière UVB.
  • En outre, jusqu’à l’âge de 10 ans, le cristallin de l’œil transmet la lumière bleue des UV plus facilement, exposant la rétine aux radiations UV dommageables.
  • Les adolescents sont encore plus à risque à cause de la pression de leurs pairs. Bien que la mode décrète que le bronzage est beau, les bains de soleil ne sont absolument pas recommandables; et cela vaut également pour les lampes solaires et les salons de bronzage. Cependant, les attitudes changent; en Australie, les chapeaux et les lunettes de soleil sont maintenant à la mode! À la plage, des panneaux donnent la température de l’eau et d’autres renseignements utiles, et rappellent maintenant aux baigneurs d’appliquer leur écran solaire en grande quantité.

 Grains de beauté et mélanomes juvéniles

Bien qu’un bronzage naturel offre l’équivalent d’un FPS de 3, le développement de grains de beauté, ou naevi, est directement relié à l’exposition, en particulier s’il y a eu coup de soleil. Dans une étude portant sur les adolescents, les coups de soleil avec cloques subis entre 15 et 20 ans multiplient par 2,2 le risque de mélanome1. Des données de la base de données américaine sur le cancer indiquent une hausse annuelle de 2,9 % [des mélanomes] chez les enfants et les adolescents entre 1973 et 20012.

 Protéger les enfants

Comment protéger les nourrissons de moins de 6 mois? Voici une question qui revient souvent, et la meilleure réponse est probablement qu’ils ne devraient tout simplement pas être exposés au soleil. Cela signifie que les bébés devraient toujours être à l’ombre. Ils devraient porter des vêtements à tissage serré ne permettant qu’un faible passage de la lumière. Et n’oubliez pas les chapeaux à larges bords et les lunettes de soleil3, même pour les nourrissons, à qui ils donnent ce petit plus qui fait de si magnifiques photos. La société australienne du cancer n’a trouvé aucune preuve d’effets à long terme découlant de l’application d’un écran solaire sur de petites zones inévitables. Toutefois, les écrans solaires utilisés pour les nourrissons doivent être de type inorganique.

 Références :

1. Weinstock M.A. et coll. Pediatrics, vol. 84, no 2, 1989, p. 199-204.

2. Lange J.R. et coll. J Clin Oncol, vol. 25, no 11, 2007, p. 1363-1368.

3. Kullavanijaya P., Lim H.W. J Am Acad Dermatol, vol. 52, no 6, 2005, p. 937-958.
 
Richard Haber, M.D., FAAP, FRCPC, est directeur du Centre de consultation pédiatrique à L’Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de santé McGill, et professeur agrégé de pédiatrie à l’Université McGill.