Amélioration des soins aux patients grâce au nouvel hôpital de jour à L’HME

« Pouvons-nous améliorer les soins que nous prodiguons à nos patients et à leur famille? », s’est demandé Josie Revuelta quand l’idée de créer un hôpital médical de jour au sein de L’Hôpital de Montréal pour enfants a germé.

Josie, infirmière gestionnaire par intérim de l’unité de médecine pédiatrique 6C, de l’unité de soins de courte durée, de la clinique rénale et de l’hôpital médical de jour, savait que les services offerts en consultation externe par un hôpital de jour pouvaient aider les patients et les familles à mieux faire face à la maladie.

L’objectif était de maintenir la qualité et l’innocuité des soins, et de faciliter la vie des patients. Pour ce faire, l’hôpital de jour devait offrir un type de services à guichet unique : il fallait que les tests de base, comme les examens hématologiques, puissent être faits sur place; que les rendez-vous extérieurs, pour les radiographies par exemple, y soient coordonnés; et que les spécialistes, comme les physiothérapeutes, les nutritionnistes et les médecins, s’y présentent pour assurer l’évaluation et le suivi des patients.
 
« C’est idéal pour les patients qui doivent être suivis par du personnel médical, sans devoir être hospitalisés pour bénéficier des soins dont ils ont besoin », explique Josie. « L’hôpital médical de jour évite l’hospitalisation aux patients, ce qui libère des lits pour les cas plus graves. »

Qui plus est, les enfants subissent moins de stress parce qu’ils peuvent dormir dans leur propre lit. Les parents, eux, peuvent mieux coordonner leur vie de tous les jours, notamment lorsqu’ils ont d’autres enfants à la maison. Cette avenue réduit donc le stress pour les parents. Dans l'ensemble, c’est une situation gagnante pour tous!

Afin de déterminer si un hôpital médical de jour serait utile, Josie et son équipe ont observé les patients qui quittaient l’hôpital dans les 24 heures (pour la plupart, des patients sous antibiothérapie IV durant la journée ou des patients en attente d’un examen). Ces patients ne répondaient pas aux critères du Service de soins ambulatoires intensifs.

Elles ont aussi regardé du côté des patients qui se présentaient pour une évaluation générale et des raisons qui les amenaient. La plupart des cas étaient complexes et nécessitaient une foule de ressources sous une coordination unique. Josie et son équipe savaient qu’elles pouvaient mieux desservir cette clientèle.

Pour démarrer le tout, Josie a travaillé sur papier durant sept mois avec des médecins qui ont évalué quels patients de l’unité médicale pouvaient bénéficier des services d’un hôpital médical de jour. « Au cours de cette période, nous sommes venus à la conclusion que tous les jours, de deux à trois patients auraient pu être vus en consultation externe au lieu d’être hospitalisés », rapporte-t-elle.

En novembre 2005, l’hôpital médical de jour ouvrait ses portes. On y trouvait alors deux lits et l’équipement nécessaire pour assurer les soins de base, y compris les tests sanguins et artériels, et l’administration d’oxygène. À cette époque, Josie était la seule infirmière à gérer ce service de consultations externes.

Au début, la plupart des patients qui s’y présentaient avaient été hospitalisés, puis ils avaient obtenu leur congé sous réserve de se faire suivre. Mais, rapidement, d’autres services ont commencé à voir les avantages de l’hôpital médical de jour.

« La division de génétique s’est rapidement jointe à nous, explique Josie. Cela, parce qu’elle compte de très nombreux patients qui ont besoin de nombreux services variés, comme ceux des nutritionnistes et des physiothérapeutes. À l’hôpital de jour, ces spécialistes viennent à la rencontre des patients sans que les patients aient à se déplacer. Nous rassemblons tous les soins dans un intéressant forfait unique. »

Les deux lits n’ont bientôt plus suffi à la tâche, alors une autre chambre de trois à quatre places a été ouverte. La population auparavant composée à 95 % de patients ayant été hospitalisés est passée à 45 à 65 % de patients hospitalisés, les autres venant pour une évaluation, des examens ou une consultation. Aussi, lorsqu’un enfant vu par un certain service tombe malade à la maison, il est dirigé vers l’hôpital médical de jour plutôt que vers l’urgence.

Ici, ces patients peuvent être évalués par le service qui les connaît le mieux, et l’on décide si le patient doit être retourné à la maison, avec ou sans suivi, ou s’il doit être hospitalisé. En outre, les services qui ne sont pas ouverts les fins de semaine peuvent diriger leurs patients vers l’hôpital médical de jour, qui offre des soins durant la journée les samedis et dimanches.

« Chaque jour, nous étendons nos tentacules pour desservir des types de patients de plus en plus diversifiés, rapporte Josie. Nous travaillons même aujourd'hui avec des patients du Nord du Québec. Les patients dont le cas est complexe sont conduits par avion à L’HME une fois par année pour un examen complet. Nous sommes informés à l’avance de leur visite, de sorte que nous pouvons prendre tous les rendez-vous nécessaires sur deux ou trois jours, au lieu de la dizaine de jours que cela prendrait normalement. Nous accélérons considérablement le processus. »

En mai 2008, l’hôpital médical de jour a obtenu le feu vert, ayant franchi avec succès l’étape du « projet pilote ». Aujourd’hui, trois infirmières et la docteure Claudette Bardin aident Josie à rejoindre ses collègues pour recruter davantage de patients des autres services.

La question de Josie a finalement trouvé réponse, et la réponse a été un oui retentissant.