Bureau du Coroner : rapport tremplin

Les conclusions du rapport :

Il s'agit d'un décès accidentel qui aurait pu être évitée

C'est un décès alarmant, car il peut réapparaître si on maintient le statu quo.

Recommandations de sécurité :

Que le ministre du Travail :

  • modifie le Règlement sur la sécurité dans les bains publics (S-3, r.3) pour que toute réfection, modification ou installation d'un plongeoir ou toboggan de 3 m prévoie également un accès au tremplin ou toboggan par un escalier avec palier;
  • modifie l'article 14 dudit règlement pour préciser que le garde-corps prévu au niveau du tremplin ou de la plate-forme devrait être plein, c'est-à-dire sans orifices, sous la barre pour éviter qu'un enfant chute en passant sous celle-ci et atterrisse sur le sol 3 m plus bas. Puisque les surveillants doivent maintenir un contact visuel constant avec les usagers du tremplin, il faudrait utiliser des barreaux ayant un écart ne dépassant pas 10 cm ou un matériau transparent tel que le plexiglas. De façon générale, tout tremplin devrait posséder un garde-corps infranchissable, impossible à escalader sans entraver la visibilité.

Que les gestionnaires de piscines publiques, membres de l'Union des municipalités du Québec, de la Fédération québécoise des municipalités du Québec ou de la Fédération des commissions scolaires du Québec :

  • prévoient, là où la chose est possible, l'installation d'un escalier muni d'un palier au lieu d'une échelle pour accéder au tremplin de 3 m;
  • prévoient également l'installation systématique de panneaux de plexiglas ou d'un autre matériau transparent pour colmater les orifices sous les garde-corps au niveau des tremplins;
  • S'ils ne décident pas d’installer un escalier, les modifications suivantes devraient être apportées aux échelles existantes :
    • installent un revêtement de sol destiné à diminuer l'impact des chutes sur la tête. Ce revêtement devrait respecter la norme CAN/CSA-Z614-03 de l'Association canadienne de normalisation ou la norme F-1292-04 de l'American Society for Testing and Materials Standards en fait d'absorption de choc afin de réduire efficacement le risque de traumatisme craniocérébral à une hauteur de 3 m dans le cas où les gestionnaires choisiraient de ne pas installer d'escalier avec palier. Que l'Association des responsables aquatiques du Québec se prononce sur les solutions que pourraient offrir les fabricants québécois de revêtements de sol; dans tous les cas, le revêtement au sol devrait s'accompagner d'autres changements, en l'occurrence :
    • voie à ce que l'angle de l'échelle soit moins vertical;
    • installe des mains courantes avec une continuité entre la tubulure de l'échelle et le garde-fou situé en haut du tremplin et dont le diamètre ne dépasse pas 4 cm pour permettre à de petites mains de bien s'agripper;
    • installe des marches ou échelons antidérapants qui seront vérifiés périodiquement et, au besoin, remplacés lorsque le revêtement sera moins efficace;
    • recoure à des pictogrammes pour guider les enfants et leur rappeler comment utiliser l'échelle de façon sécuritaire;
    • voie à ce que la surface des tremplins soit toujours antidérapante sur toute la longueur, ce qui implique un dégraissage régulier. De plus, l'extrémité du plongeoir devrait être de couleur contrastante.
    • s'assure que les pivots mobiles, en dehors d'une utilisation lors d'une compétition ou par un club de plongeon dûment accrédité, sont cadenassés à leur plus bas niveau pour limiter les dangers liés au plongeoir à grand ressort et aux chutes lors de l'ajustage avec le pied;
    • entrepose les plongeoirs des piscines extérieures de façon sécuritaire à la fin de la saison estivale pour éviter que des enfants viennent jouer avec eux durant l'hiver.

À défaut d'installer un escalier ou encore de modifier les échelles et l'environnement autour des plongeoirs, limite, en dehors des activités encadrées (cours, clubs, compétitions) :

  • limite l'usage des tremplins aux enfants d'au moins de 12 ans, mesurant au moins de 1,35 m.

Entre-temps, pour la saison qui est maintenant à nos portes et jusqu'à ce que les gestionnaires des piscines aient statué sur les modifications à apporter à leurs installations,

  • ils ne devraient pas hésiter à restreindre l'usage des plongeoirs, particulièrement en période d'affluence.

Que la Société de sauvetage du Québec :

  • fasse de 2006 ou 2007 une année pour la prévention des accidents de plongeon en sensibilisant tous ses membres sauveteurs pour, primo, qu'ils interviennent systématiquement auprès des utilisateurs en leur rappelant les règles de sécurité et, secundo, qu'ils participent aux discussions avec les gestionnaires pour rendre les équipements plus sécuritaires et ainsi diminuer les risques de blessures.
  • évalue la pertinence de faire appel à ses membres en distribuant une liste de vérification en vue d'établir une compilation des caractéristiques des plongeoirs au Québec.

Que la Société de sauvetage et Plongeon Québec :

  • participent et contribuent activement à l'élaboration de nouvelles normes en matière de sécurité des plongeoirs grâce à leur expertise.

Que la Société canadienne de la Croix-Rouge :

  • renforce les éléments de sécurité autour de la piscine dans son programme d'enseignement des concepts importants de natation. À cette fin, elle devrait réserver un espace adéquat dans son livre « Natation et sécurité aquatique » à l'intention du plongeur prudent.