Des cellules de l'Institut de recherche du CUSM vont jusqu'en Chine

L'épidémie de diabète étend ses ravages jusqu'en Chine où environ 20 millions de personnes en sont atteintes. Un chiffre en constante augmentation qui représente un véritable défi sanitaire et justifie les efforts importants que fait le gouvernement chinois en faveur de la recherche pour de nouvelles thérapies. Les chercheurs de toute la planète sont donc vivement encouragés à s'associer avec leurs homologues de Chine.

En vue de financer un projet québéco-chinois innovant dans ce domaine, le Ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation du Québec vient d'accorder au Dr Constantin Polychronakos, de l'Institut de recherche du Centre Universitaire de Santé McGill (CUSM) à Montréal une bourse d'un montant de 150000$. Ce financement servira à établir un partenariat avec le Dr Du, Directeur de l'Institut de pharmacologie de l'Académie chinoise des sciences médicales à Beijing. Cette collaboration portera sur une nouvelle approche thérapeutique pour la prévention du diabète de type 2.

Contrairement à la croyance générale, le pancréas n'est pas le seul organe à sécréter l'insuline qui fait défaut aux patients diabétiques. Le thymus en produit aussi une faible quantité, insuffisante pour réguler le taux de glucose sanguin, mais suffisante pour programmer le système immunitaire à reconnaitre ce peptide comme faisant partie du " soi ". Chez un patient sain cette programmation évite que l'insuline du pancréas ne soit détruite par une réaction immune. Le Dr Polychronakos étudie ce mécanisme depuis de longues années et a réussi à créer une lignée de cellules de thymus productrices d'insuline en culture.
Son but est de trouver une drogue qui induirait une augmentation de la sécrétion de ces cellules; ceci devrait théoriquement augmenter la tolérance du corps à l'égard de l'insuline, et donc diminuer les symptômes du diabète. Or la réalisation de cet objectif passe par le test d'environ 100000 substances chimiques différentes, et nécessite un équipement particulier de criblage de drogues à haut rendement. C'est précisément cette technologie qui est disponible dans le laboratoire du Dr Du, à Beijing.

La collaboration entre le Dr Polychronakos et le Dr Du permettra à chacun de profiter du meilleur de la technologie de l'autre. Elle leur permettra de mener à terme un projet de recherche innovant et ayant une portée thérapeutique potentiellement énorme, et internationale. Son lancement devrait avoir lieu au plus tard à l'automne 2008.
Le Dr Constantin Polychronakos est Directeur du département d'endocrinologie pédiatrique du CUSM, co-dirigeant de l'axe de recherche en " endocrinologie, diabète, nutrition et maladies des reins " de l'Institut de recherche du CUSM, et Professeur en pédiatrie et génétique humaine à l'Université de McGill.

Ce projet est co-financé par le Ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation du Québec, la Fondation de la recherche sur le diabète juvénile, et le gouvernement de la République Populaire de Chine.