Des filles perpétuent l’héritage de leur mère

Laura Cornett était perçue de manière différente par différentes personnes. C’était une professeure, une écrivaine, une peintre et une aumônière en pédiatrie à L’Hôpital de Montréal pour enfants, mais d’abord et avant tout, c’était une femme et une mère dévouée. Pendant des années, Laura s’est consacrée à réconforter et à soutenir les patients et les familles de L’HME pendant leurs moments les plus difficiles. Elle travaillait surtout à l’urgence, et ses enfants se souviennent qu’elle sautait souvent dans un taxi au beau milieu de la nuit pour se rendre le plus vite possible à l’hôpital. « Travailler à L’HME n’était pas un simple emploi pour ma mère, c’était une vocation », raconte sa fille, Anne Marie. Malheureusement, en 2002, Laura a appris qu’elle avait un cancer du sein. Incapable de continuer de travailler à L’HME, elle s’est tournée vers l’art pour affronter la douleur. Elle s’est vite découvert un talent caché pour la sculpture et la peinture. Après une courageuse lutte de huit ans contre le cancer, Laura est décédée paisiblement, le 5 juillet 2010.

Les filles de Laura ont beaucoup travaillé pour perpétuer l’héritage de leur mère, qui entremêle service, amour et compassion. « Nous pensions que plus de gens pourraient profiter des talents artistiques de notre mère. Nous avons donc décidé de créer des cartes à partir de ses peintures, en commençant par les deux œuvres qu’elle avait elle-même transformées en cartes de condoléances », explique Anne Marie. Récemment, les filles Cornett ont communiqué avec le département des soins palliatifs de L’HME. Le docteur Stephen Liben, directeur du département, a été profondément touché par deux cartes en particulier. « Pour moi, les cartes évoquent la transition, la mort, la beauté, le deuil et la vie », confie-t-il. L’HME envoie désormais ces cartes aux familles qui ont perdu un enfant. « L’HME avait tellement d’importance pour notre mère. Nous espérons que ces cartes offrent un certain réconfort et une certaine paix aux familles pendant une période difficile, affirme Anne Marie. C’est ce qu’elle aurait voulu. »