Façonner une personnalité : Dre Louise Auger

Par Leila Nathaniel
 
La Dre Louise Auger n’est pas une pédiatre ordinaire. Née à Québec, elle a étudié la médecine au Baylor College of Medicine à Houston, au Texas, et a obtenu un doctorat en sciences biomédicales et un postdoctorat en médecine des soins intensifs. Elle a travaillé pendant sept ans au Koweït, région qu’elle a dû quitter en raison de la Guerre du Golf.
 
De retour au Canada, elle a pratiqué la pédiatrie à L’Hôpital de Montréal pour enfants au cours des vingt dernières années, et elle est professeure agrégée de pédiatrie à l’Université McGill. Dans le cadre de son travail à L’HME, elle a fondé en 1996 la clinique multiculturelle qui offre des soins aux enfants nés dans d’autres pays, réfugiés, immigrants ou enfants adoptés.

Au cours des trois dernières années, la Dre Auger a voyagé pendant cinq semaines pour enseigner et pratiquer la médecine dans des pays en développement. En 2007, elle a travaillé à Mbarara, en Ouganda, et en 2008 elle est allée à Hanoi, au Vietnam. Son plus récent voyage en décembre 2009 l’a menée à Kilema, en Tanzanie, parrainée par une ONG appelée Alliance de santé communautaire Canada-Afrique (ASSCA). Elle était la seule pédiatre de l’hôpital, et elle a adoré partager son savoir avec les médecins de la place.

« Chaque fois que vous allez dans un pays en développement, vous y apportez des connaissances inédites, mais vous apprenez également beaucoup », explique la Dre Auger. « Vous devez être créatif, parce que ces pays n’ont pas beaucoup de ressources. Nous travaillons à faire du mieux que nous pouvons avec le peu que nous avons. » Par conséquent, « les médecins sont d’excellents cliniciens. Ils ont des aptitudes renversantes et peuvent poser des diagnostics rapidement avec peu ou pas de tests. »

Bien que cela ait été difficile, ce n’est pas l’expérience la plus éprouvante qu’elle ait connue. « La charge de patients était bien plus grande à Mbarara qu’à Kilema, et c’était aussi plus difficile émotionnellement. Kilema était un petit hôpital avec peu de patients, et les conditions de vie y sont bien meilleures, parce qu’il est situé dans une région très fertile où il y a moins de malnutrition. »

La Dre Auger a comparé son expérience avec les défis relevés en Ouganda. « Il s’agissait d’un hôpital pour enfants de 50 lits, dit-elle, mais il y avait jusqu’à 150 enfants dans ces lits! Il y avait jusqu’à trois enfants par lit, et jusqu’à 6 bébés sur les tables d’examen utilisées comme lits. Les familles étaient démunies et les maladies beaucoup plus graves, notamment avec des cas de malnutrition sévère, de malaria, de SIDA et toute une panoplie de maladies infectieuses. »
 
Ces séjours n’étaient pas ses premiers dans des pays en développement, et la Dre Auger sait que ces expériences ont contribué à renforcer ses valeurs personnelles et professionnelles. Elle comprend à quel point il est important d’être conservateur dans la gestion de nos ressources. « Nous devons être respectueux et préserver ce que nous avons au lieu de le gaspiller. J’espère avoir une bonne influence sur mes enfants à cet égard, et j’essaie de faire de même dans ma vie professionnelle. »

Sur ce sujet, la Dre Auger ajoute : « Je retournerais en Afrique ou dans tout autre pays en développement sans hésiter.
J’encourage tout le monde à faire du bénévolat dans des pays en développement, c’est une expérience formidable qui enrichit votre vie. Et je pense que c’est une expérience et un privilège dont devrait se prévaloir tout médecin, résident et étudiant. »