La messagerie texte pourrait aider les enfants à combattre l’obésité

Selon une nouvelle étude, la messagerie texte pourrait empêcher les enfants de souffrir d’obésité plus tard lorsqu’elle est utilisée comme outil pour contrôler et modifier leurs habitudes actuelles en matière d’alimentation et d’exercice.

Des chercheurs de l’Université de la Caroline du Nord (UNC), à Chapel Hill, ont découvert que les enfants qui tiennent un journal de leurs habitudes de vie au moyen d’une messagerie texte étaient plus susceptibles de respecter leurs objectifs d’alimentation et d’exercice, et de continuer à se surveiller que les enfants qui utilisent un journal écrit à la main pour faire le suivi de leurs habitudes.

L’objectif était de rendre l’autosurveillance amusante et simple pour les enfants qui essayaient de perdre de poids; et la messagerie texte est une technologie avec laquelle la plupart des jeunes sont bien familiarisés, explique l’auteur de l’étude, Jennifer R. Shapiro, professeure adjointe en psychiatrie à la faculté de médecine de l’UNC.

« L’autosurveillance de l’apport en calories, de la dépense calorique et du poids corporel est extrêmement importante pour le succès à long terme de la perte de poids et du contrôle pondéral », explique madame Shapiro.

« Malheureusement, les enfants et les adultes qui essaient de perdre du poids ne se conforment pas souvent à l’autosurveillance. Ils ont tendance à bien s’y conformer au début du travail de perte de poids, mais ils abdiquent avec le temps. »

De récentes statistiques montrent que le Canada est aux prises avec un problème croissant d’obésité.
En effet, selon Statistiques Canada, environ 26 pour cent des enfants canadiens qui ont entre 2 et 17 ans sont considérés comme obèses ou faisant de l’embonpoint.

Qui plus est, les statistiques de 2004 révèlent que 5,5 millions d’adultes, soit 23 pour cent de la population de 18 ans et plus, sont obèses.

C’est une hausse de 14 pour cent par rapport à la population de 1978/1979.

Les personnes qui essaient de perdre du poids sont souvent invitées à utiliser un journal papier pour faire le suivi de leur progrès, explique madame Shapiro. Ils doivent prendre en note le nombre de calories consommées et brûlées, puis surveiller leurs variations de poids.

Madame Shapiro et ses collègues ont décidé de vérifier si la messagerie texte pouvait avoir plus de succès auprès des enfants, en particulier s’ils recevaient en retour des messages de soutien de leurs parents.

Cinquante-huit enfants âgés de 5 à 13 ans, et leurs parents, ont d’abord participé à des séminaires qui les encourageaient à pratiquer une activité physique, à diminuer le temps passé devant la télévision et à réduire leur consommation de boissons sucrées.

On a ensuite remis aux enfants des podomètres pour suivre le nombre de pas qu’ils faisaient chaque jour, et on leur a fixé des objectifs à atteindre quant au nombre de pas à faire, aux minutes passées devant la télévision et au nombre de boissons sucrées consommées chaque jour.

Les enfants qui faisaient le suivi de leurs progrès au moyen d’un journal électronique ou papier devaient enregistrer les données pour chacune de ces catégories.

Cependant, les enfants qui avaient reçu un téléphone cellulaire pour la messagerie texte devaient envoyer deux messages par jour avec des renseignements sur les trois catégories de suivi. Ces messages généraient automatiquement un message de retour comme « Wow, tu as atteint tes objectifs de nombre de pas et de temps devant la télévision, félicitations! Et pour tes boissons, qu’est-ce qui se passe? »

Les chercheurs ont observé que seulement 28 pour cent des enfants faisant partie du groupe de messagerie texte avaient abandonné l’étude, comparativement à 61 pour cent de ceux qui utilisaient un journal papier et 50 pour cent de ceux qui ne faisaient pas de suivi de leurs progrès. 

Ces constatations montrent aussi que 43 pour cent des enfants qui ont utilisé la messagerie texte ont continué à se surveiller, comparativement à seulement 19 pour cent de ceux qui utilisaient un journal papier.

Ces observations permettent de croire que la messagerie texte peut être un outil utile pour améliorer la santé des enfants, selon madame Shapiro.
« La messagerie texte des téléphones cellulaires est aujourd'hui une chose banale pour la plupart des enfants, ajoute-t-elle. En utilisant cette technologie, nous voulions que l’autosurveillance soit perçue par les jeunes davantage comme un jeu que comme un travail ».

Les constatations de cette étude sont publiées dans le Journal of Nutrition Education and Behavior.