La SOCG est en voie de rédiger de nouvelles recommandations sur la consommation d’alcool pendant la grossesse à l’intention des professionnels de la sant

 La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC) a entrepris un nouveau projet visant l’amélioration de la sensibilisation et du dépistage en ce qui a trait à la consommation d’alcool chez les femmes enceintes. Dans le cadre de ce nouveau projet, la SOGC rédigera une nouvelle directive clinique nationale de consensus, à l’intention des professionnels de la santé, sur les pratiques optimales en matière de prévention de l’ensemble des troubles causés par l'alcoolisation fœtale (ETCAF).

« Il est bien établi que la consommation d’alcool pendant la grossesse mène à de graves problèmes de santé qui accableront le nouveau-né pendant toute sa vie; de plus, nous savons que la sensibilisation et le dépistage adéquats des mères quant à l’alcoolisme présente un énorme potentiel pour la prévention de ce fléau », a affirmé le Dr Vyta Senikas, vice-présidente administrative associée de la SOGC.

« Quoi qu’il en soit, il existe des incohérences considérables en ce qui concerne la façon dont les professionnels de la santé abordent la prévention, tant pendant la grossesse qu’avant la conception ».

En gros, ce nouveau projet fournira aux professionnels de la santé des recommandations qui leur permettront de communiquer un message plus uniforme aux Canadiennes. À l’heure actuelle, les pratiques quant au counseling, au dépistage et à l’enregistrement de la consommation d’alcool au dossier de la patiente varient immensément d’une région à l’autre au pays, et ce, en raison de l’adoption de différents protocoles d’une province à l’autre, et même d’un hôpital à l’autre. Le nouveau projet visera également à aider les professionnels de la santé à mieux comprendre les risques propres à l’ensemble des troubles causés par la consommation d’alcool; plus particulièrement, cette directive clinique leur fournira des recommandations clés quant à la prévention de l’ETCAF chez les femmes qui consomment peu d’alcool.

« Nous savons que ces troubles causés par l'alcoolisation fœtale peuvent, dans une large mesure, être évités au moyen de techniques de dépistage améliorées, mais nous devons tout de même déployer plus d’efforts pour prévenir efficacement ce fléau », a affirmé le Dr Gideon Koren, membre du groupe travaillant au projet et directeur du programme Motherisk à l’Hospital for Sick Children de Toronto. « En tant que société, le Canada a accompli d’immenses progrès en ce qui a trait à la diminution de la consommation d’alcool pendant la grossesse et à la sensibilisation aux dangers d’une telle pratique. Ce projet vise à faire passer le pays à l’étape suivante en aidant à assurer que toutes les Canadiennes bénéficient des services de dépistage et de counseling les plus efficaces possibles ».

Le nouveau projet élaborera des lignes directrices à l’intention des professionnels de la santé qui seront fondées sur une analyse exhaustive des données scientifiques et des pratiques optimales. Le projet, qui est financé par l’Agence de la santé publique du Canada, fera appel à un groupe de travail regroupant de multiples intéressés qui examineront divers outils de prévention et de dépistage, et qui formuleront des recommandations quant à l’utilisation la plus appropriée de ces outils dans le cadre de la pratique clinique. Ainsi, la capacité des professionnels de la santé à offrir des renseignements et des services de counseling opportuns quant aux risques, avant la conception et tout au long de la grossesse, s’en trouvera accrue.


À propos de l’ETCAF
On estime qu’entre un et six enfants sur 1 000 présentent à la naissance l’ensemble des troubles causés par l'alcoolisation fœtale; ce terme désigne un groupe d’invalidités qui peuvent survenir lorsque de l’alcool a été consommé pendant la grossesse.

Parmi ces invalidités, on peut trouver les anomalies congénitales, les lésions cérébrales et les problèmes du développement de l’enfant à naître; elles peuvent également mener à des troubles développementaux et cognitifs permanents qui affecteront l’apprentissage et le comportement tout au long de l’enfance et de la vie adulte. Parmi les exemples de ces effets, on trouve les problèmes de mémoire, un court champ d’attention, des retards développementaux et les comportements maussades ou agressifs. Puisque les effets négatifs de l’ensemble des troubles causés par l'alcoolisation fœtale persistent tout au long de la vie, les coûts annuels associés à ces troubles sont immenses (on estime qu’ils se chiffrent en milliards de dollars).

Le syndrome d'alcoolisation fœtale (terme plus couramment connu) désigne une forme plus grave de l’ETCAF; les enfants qui en sont affectés peuvent présenter une croissance davantage ralentie, des différences physiques au niveau du visage et un certain degré de lésion cérébrale.