Le 22 octobre, c’est la journée internationale des bègues

Les orthophonistes de L’Hôpital de Montréal pour enfants du CUSM l’affirment : la clé du bégaiement, c’est une intervention précoce

Montréal, 20 octobre 2008 – Le 22 octobre est la journée internationale des bègues. Cette année, les orthophonistes de L’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) veulent dire à la population que plus tôt l’enfant est traité contre le bégaiement, meilleurs sont les résultats à long terme. Et l’un des impacts majeurs d’une intervention précoce est la confiance en soi que l’enfant gagnera et gardera toute la vie.

« J’avais cinq ans quand on m’a diagnostiquée bègue », raconte Leetal Cuperman, aujourd’hui orthophoniste à L’HME. « Quand j’étais jeune, j’ai été traitée de façon sporadique, mais pas suffisamment pour améliorer mon élocution. Jusqu’à l’âge de 20 ans – quand j’ai enfin suivi un cours intensif pour apprendre à gérer mon bégaiement, j’avais une très faible estime de moi à cause de ma façon de parler. J’ai toujours voulu faire partie d’une troupe de théâtre à l’école, mais mon bégaiement m’a retenu. »

« Traitez immédiatement le bégaiement pour rehausser le sentiment d’identité de l’enfant », affirme madame Cuperman.

Le bégaiement est un trouble de la fluidité de la parole. Il se manifeste parfois par des répétitions de mots (p. ex., j’ai, j’ai, j’ai froid) ou des prolongements de sons (p. ex., mmmmmmon). La personne qui vit avec son bégaiement durant une longue période sans être traitée peut développer d’autres comportements comme éviter le regard de l’interlocuteur, se frapper une jambe pour faire sortir le mot, ou éviter les mots qui la font bégayer. Lorsqu’elle bégaie, madame Cuperman trouve difficile d’établir le contact visuel, et elle admet éviter parfois certains mots.

Le bégaiement fait souvent son apparition entre l’âge de deux et cinq ans, souvent au moment même où se développe le langage. Sa cause est génétique dans 60 pour cent des cas, et le ratio entre les garçons et les filles qui bégaient est de 4 pour 1. Sur le plan physique, le bégaiement est un problème de coordination entre la respiration, la production de la voix (phonation) et la prononciation des sons (articulation). Elle n’est nullement causée par des facteurs de la personnalité comme la timidité, la nervosité ou le fait de « penser trop vite ».

Voici quelques stratégies et conseils pour les parents d’enfants qui bégaient :
  • Soyez un auditeur attentif (baissez-vous au niveau de votre enfant; établissez un contact visuel; laissez votre enfant terminer ses phrases et éviter de dire vous-même les mots qui échappent à votre enfant; quand vous êtes pressé, dites-le à votre enfant; écoutez ce que vous dit votre enfant, et non comment il le dit; évitez les phrases comme : prend ton temps ou pense à ce que tu veux dire avant de parler).
  •  Lorsque vous parlez à votre enfant, adoptez un modèle de parole lent, un langage de modélisation; si vous prenez votre temps, il fera de même.
  • C’est normal d’avoir de bonnes et de moins bonnes journées. Si votre enfant est dans un bon jour, donnez-lui l’occasion de parler (p. ex., au moyen de marionnettes, en lui faisant décrire des dessins). Par contre, s’il est dans un mauvais jour, faites davantage d’activités non verbales pour diminuer la pression.
  • Si votre enfant a moins de 5 ans, il est évident qu’il fera des erreurs. Évitez de le faire répéter si vous avez compris son message; contentez-vous de répéter son message correctement.
  • Si vous avez plus d'un enfant, établissez des règles de parole que tous les membres de la famille devront respecter.
  • Si votre enfant est inquiet au sujet de son élocution, apaisez ses inquiétudes en lui rappelant qu’il s’exprime bien dans de nombreuses occasions, et que nous avons tous des hésitations en parlant.

Pour discuter de bégaiement avec Mme Cupperman, communiquez avec :

Lisa Dutton
Chef, Relations publiques et communications, HME
514-412-4307