L'effet d'un remède anti-leucémie pour combattre la sclérose en plaques

Des chercheurs de l'Université de Cambridge, en Angleterre, constatent que l'alemtuzumab, un médicament développé à l'origine pour traiter la leucémie, peut stopper, voire inverser, les effets débilitants de la sclérose en plaques (SEP).

Les essais menés par ces chercheurs ont démontré que l'alemtuzumab a réduit le nombre d'attaques chez les malades et leur a aussi permis de récupérer des fonctions perdues.

Le tissu cérébral a visiblement pu se réparer sous l'effet du médicament, ce qui fait que des individus étaient moins handicapés à la fin qu'au début de l'étude.

Cette possibilité de favoriser la reconstitution le tissu cérébral est jugée « sans précédent » par le Dr Alasdair Coles, enseignant au département de neurosciences cliniques de Cambridge, qui a coordonné une partie de l'étude.

« Nous sommes en présence d'un médicament qui, s'il est administré suffisamment tôt, pourrait efficacement stopper l'avancée de la maladie et également rétablir des fonctions perdues en favorisant la reconstitution du tissu cérébral endommagé. », explique le docteur Coles.

Cette étude a été accueillie avec soulagement, notamment par la MS Society, la plus importante organisation caritative britannique dédiée au soutien des personnes atteintes de SEP.

Lee Dunster, le chef de la recherche de la MS Society, a rappelé que « c'est le premier médicament qui a montré un potentiel pour arrêter et même inverser les effets débilitants de la SEP ». Il a toutefois précisé que des travaux supplémentaires sont nécessaires pour prouver l'effet à long terme de ce traitement.

Environ 2,5 millions de personnes dans le monde souffrent de la SEP, une maladie incurable du système nerveux central.

L'étude, publiée dans le New England Journal of Medicine, a été menée pendant trois ans. Elle a porté sur 334 patients souffrant d'une forme rémittente de SEP à un stade précoce, qui n'avait pas été traitée auparavant.

Un groupe a reçu de l'alemtuzumab, tandis que l'autre s'est vu administrer l'interferon beta-1a, un médicament contre la SEP. L'alemtuzumab a permis une réduction plus importante que l'autre médicament du nombre d'attaques et du risque de handicaps durables.

Plusieurs patients qui ont pris l'alemtuzumab ont également récupéré certaines fonctions perdues, alors que les handicaps des patients du second groupe ont empiré, selon l'étude.

La SEP provoque la destruction de la myéline, une substance entourant les nerfs et assurant la transmission rapide de l'influx nerveux. Elle conduit à des handicaps plus ou moins lourds, comme les pertes de vision, de mobilité et les troubles cognitifs.