Les enfants ne marchent presque plus pour aller à l’école

Une nouvelle étude nous apprend qu’il n’y a plus que 30 % des enfants qui se rendent chaque jour à l’école à pied ou en vélo, ce qui explique que plusieurs d’entre eux n’arrivent pas à faire les 60 minutes d’activités physiques recommandées quotidiennement.

La recherche, menée par une équipe de l’Université de Montréal, a aussi révélé que 80 % des enfants qui se rendent à l’école à pied ou à vélo font moins de 600 mètres.

L’objectif de cette étude était de savoir pourquoi les enfants n’allaient plus à l’école à pied ou à vélo, et pourquoi les niveaux d’activités physiques étaient en déclin; pour la réaliser, on a interrogé les parents de près de 1 500 élèves de Montréal et de Trois-Rivières
Une recherche américaine a montré que la plupart des enfants de neuf ans arrivaient au niveau d’exercices recommandés quotidiennement; par contre, dans le cas des adolescents, seulement 30 % y arrivaient les jours de semaine, un chiffre qui tombait à 17 % les fins de semaine.

Les données de Statistique Canada montrent que la moitié seulement des Canadiens de plus de 12 ans sont actifs physiquement durant leur temps libre, et moins de la moitié marche au moins une heure par semaine pour aller à l’école, au travail ou faire des courses.

« La diminution de la pratique de la marche et du vélo dans les sociétés occidentales est le résultat d’un mode de vie sédentaire, de plus en plus généralisé », explique Dr Paul Lewis, chercheur principal et professeur d’urbanisme. « Ce déclin s’explique par l’étalement urbain, une augmentation des distances à parcourir pour les activités, de même que des horaires modernes qui exigent une gestion de temps plus serrée. »

Les données de 2008 contrastent nettement avec les chiffres de 1971, qui montrent que 80 % des enfants canadiens de sept et huit ans marchaient pour aller à l’école.

Selon les chercheurs, les données actuelles illustrent les changements de tendances en éducation. Le grand nombre d’écoles à vocation particulière, comme celles qui sont tournées vers les arts, et d’écoles privées fait que ce n'est plus la norme pour les enfants de fréquenter l’école du quartier.

En outre, les chercheurs ont observé que même si l’école est aussi près que 300 mètres, certains parents y déposent tout de même leurs enfants, parce que c’est sur leur chemin.

Qui plus est, « les parents craignent pour la sécurité de leurs enfants dans des milieux très urbains, ajoute Lewis. La sécurité l’emporte sur la santé. »

Les auteurs de l’étude ont émis quelques recommandations pour encourager les enfants à se rendre à l’école à pied ou à vélo. En voici quelques-uns :
  • Les commissions scolaires locales devraient promouvoir des programmes d’activités physiques et soutenir les écoles qui sont situées dans des zones densément peuplées.
  • Les milieux urbains devraient être rendus plus sécuritaires pour les marcheurs et les cyclistes. 
  • Les parents devraient donner l’exemple à leurs enfants en marchant ou en utilisant les transports en commun plus souvent.