Les rues résidentielles sont les plus dangereuses pour les enfants, selon SécuriJeunes

Les automobilistes doivent ralentir : un enfant frappé par une voiture roulant à 50 km/h a 80 % de risque d’être tué

Toronto, Ontario – 26 mai 2008 - Un nouvel examen de la recherche sur les jeunes piétons, effectué par SécuriJeunes Canada, démontre que nos rues résidentielles seraient plus dangereuses que nous le pensons pour les enfants.

 Les accidents mettant en cause les jeunes piétons surviennent dans les rues résidentielles plus qu’à tout autre endroit. Et le risque augmente avec la vitesse à laquelle roulent les voitures.

Les collisions avec un véhicule constituent la principale cause de blessures mortelles chez les enfants canadiens de moins de 14 ans. Chaque année au Canada, environ 2 400 enfants sont grièvement blessés à la suite de tels incidents et une trentaine d'autres en meurent. Les jeunes piétons qui décèdent sont en général des garçons âgés de 10 à 14 ans qui traversaient la rue à une intersection située dans un rayon de cinq kilomètres de leur maison. La plupart des collisions se produisent entre 15 h et 18 h, soit aux heures de pointe qui coïncident avec la fin de la journée de travail. Ces données ont été analysées par SécuriJeunes Canada et ses experts-conseils et sont dévoilées aujourd'hui dans le cadre du coup d'envoi de la semaine SécuriJeunes.

Rien ne sert de courir

Les recherches ont démontré qu'un enfant frappé par une voiture qui roule à 50 km/h avait 80 % de risques d'en mourir. En comparaison, un enfant frappé par une voiture qui roule à 30 km/h a jusqu'à 95 % de chances de survivre. D'après les résultats d'un récent sondage effectué par Harris/Decima pour SécuriJeunes Canada, et dévoilés aujourd'hui, 14 % des automobilistes canadiens admettent dépasser la limite de vitesse de 10 km/h ou plus dans les zones résidentielles.

 Sachant que la limite de vitesse dans les zones résidentielles varie entre 40 et 50 km/h, cela se traduit donc par des vitesses d'au moins 50 à 60 km/h. Parmi les personnes admettant dépasser la limite de vitesse dans les zones résidentielles, 52 % utilisent leur véhicule tous les jours, entre 15 h et 18 h, et mettent potentiellement en danger les enfants qui jouent dans la rue.

« Nous savons que les blessures chez les jeunes piétons peuvent être évitées », affirme Pamela Fuselli, chef de la direction de SécuriJeunes Canada, programme national de prévention des blessures. « La majorité des enfants sont frappés à une intersection que des adultes avaient identifiée comme étant un endroit sécuritaire pour traverser la rue. De plus, il a été prouvé que s'ils respectent la limite de vitesse, les automobilistes sont en mesure de donner la priorité de passage aux jeunes piétons et ainsi d'éviter toute collision. Nous encourageons tous les automobilistes à surveiller leur vitesse et à ne pas dépasser la limite permise. Il s'agit là d'une question de vie ou de mort pour un enfant. »

Respecter la loi

La loi exige qu'on respecte la limite de vitesse permise. Bien que la limite de vitesse dans la plupart des zones résidentielles soit de 50 km/h, les recherches indiquent que piétons et voitures peuvent coexister de façon relativement sécuritaire lorsque les voitures roulent à une vitesse de 30 km/h ou moins.

D'après le sondage effectué par Harris/Decima pour SécuriJeunes Canada,

·    74 % des conducteurs seraient favorables à une loi qui établirait à 30 km/h la vitesse maximale permise dans les zones résidentielles s'ils savaient que cela renforcerait la sécurité des enfants.

·    81 % des Québécois et 85 % des résidents des provinces atlantiques appuieraient une telle loi, par rapport à seulement 66 % des Ontariens 

Plus du tiers des Canadiens (34 %) considèrent que si un enfant est frappé par une voiture, le conducteur n'est pas responsable. Toutefois, selon les répondants, il incombe aux automobilistes de conduire et d'entretenir leur véhicule de manière responsable. Il est inconcevable que des adultes puissent tenir les enfants responsables de leur sécurité dans les rues. Le développement physique et mental des enfants se poursuit jusqu'à l'adolescence, ce qui explique qu'ils peuvent parfois manquer de jugement en ce qui concerne les règles de sécurité piétonnière. On ne peut donc pas les blâmer pour leurs décisions comme on blâmerait un adulte.

Pourquoi se presser

SécuriJeunes Canada incite les Canadiens à rendre nos quartiers résidentiels sécuritaires pour les piétons :

·    Une simple réduction de vitesse de 11,6 km/h peut réduire de 50 % le risque de frapper un piéton

·    Le programme Voiture Pilote invite les automobilistes canadiens à s'engager à respecter la limite de vitesse dans les quartiers résidentiels. En échange de cet engagement, ils auront droit à un autocollant « Dos d'âne mobile ». Pour plus d'information sur ce programme, visitez le site pourquoisepresser.ca.

·    Les citoyens peuvent se mobiliser pour faire changer les règlements municipaux de leur municipalité, plus précisément pour que soit abaissée la limite de vitesse dans les quartiers résidentiels et pour que l'aménagement urbain tienne davantage compte de la sécurité des piétons. Par ailleurs, l'application rigoureuse des limites de vitesse ainsi que la mise sur pied de mesures visant à faciliter les déplacements à pied (une option écologique) obligeraient les automobilistes à ralentir.

D’après Transport Canada

·    Deux millions de Canadiens admettent accélérer pour traverser une intersection avant que le feu ne passe au rouge.

·    Plus de la moitié (58 %) des Canadiens admettent avoir déjà reçu une contravention pour excès de vitesse.

·    Les personnes qui ont admis dépasser la limite de vitesse le font parce qu'elles veulent éviter d'être en retard (57 %), parce qu'elles considèrent que la limite de vitesse est trop basse (51 %) ou parce qu'elles ne font pas attention à la vitesse à laquelle elles conduisent (51 %).

Aujourd'hui, SécuriJeunes Canada marque le coup d'envoi de sa semaine 2008 qui se déroule du 26 mai au 1er juin sous le thème « Routes sécuritaires = SécuriJeunes » et qui est commanditée par Johnson & Johnson. SécuriJeunes Canada souligne avec enthousiasme la collaboration de la Fondation Honda Canada à titre de parrain et commanditaire secondaire de la semaine SécuriJeunes. Ils réitèrent ensemble leur engagement mutuel envers la sécurité et l'éducation.