L’obésité chez les jeunes, un problème préoccupant



Le problème de l’obésité chez les jeunes est préoccupant. Les résultats tirés de l’Enquête sur la santé des collectivités canadiennes (2004), fondée sur des tailles et des poids mesurés, indiquent qu’au Canada 18 % des enfants de 2 à 17 ans font de l’embonpoint et 8,2 % sont obèses.

Dr Laurent Legault, endocrinologue à L’HME, explique quels sont les facteurs qui contribuent à cette épidémie et les solutions à envisager.

Selon Dr Legault, ce problème est le reflet d’un choix de société. Ce sont les changements dans les habitudes de vie qui ont contribué au phénomène, et ce, depuis des années. Au banc des accusés : les repas préparés, la restauration rapide, les aliments plus riches en sucre et en sel, et les portions toujours plus grosses. Ceux-ci, combinés à un mode de vie plus sédentaire, illustré par le déclin des activités parascolaires et la popularité toujours plus grande des jeux vidéo et des ordinateurs, font en sorte que les jeunes consomment plus de calories qu’ils n’en dépensent

Les parents se doivent donc d’être vigilants. Normalement, c’est vers l’âge de quatre ans ou au début de l’adolescence qu’un enfant à risque prend du poids. Il faut donc faire des suivis réguliers pour mesurer la prise de poids. Si elle est importante faut réagir, mais il faut aussi en chercher les causes.

Votre enfant a toujours faim? Demandez-vous pourquoi. Selon Dr Legault, cette insatiabilité peut s’expliquer par une ingestion trop rapide des aliments ou, dans un autre ordre d’idées, par le désœuvrement. On sait tous qu’il y a un délai entre le moment où l’on mange et celui où notre cerveau reçoit le message lui disant qu’on est rassasié. Si l’enfant mange trop vite, il aura l’impression d’avoir encore faim, même après avoir fini son repas. Il est donc important d’apprendre à votre enfant à bien mastiquer et à prendre le temps de savourer les aliments.

Dans le cas du désœuvrement, Dr Legault conseille de garder l’enfant occupé, ce qui, selon lui, est plus difficile à gérer. Souvent, quand les enfants reviennent de l’école, il n’y a personne à la maison. Ils ont donc librement accès au frigo et, s’ils n’ont aucune activité planifiée, ils iront probablement s’asseoir devant la télé ou l’ordinateur avec des grignotines pas toujours très saines.

Les solutions ne sont pas miraculeuses. Bien que l’on entende parler depuis peu de médicaments pour contrôler l’excès de poids, ceux-ci ne sont pas une solution pour les jeunes. Les patients de L’HME qui ont bénéficié de ce type de traitement se comptent sur les doigts d’une main. Administrés à des adolescents exclusivement dans le cadre d’une étude, ces médicaments ont eu un faible impact sur leur poids, la perte observée n’ayant été que de 5 % en un an, ce qui est minime. Mais, quand de tels médicaments sont utilisés, il est essentiel qu’ils s’accompagnent de changements dans les habitudes de vie.

Pour réussir à changer les mauvaises habitudes de nos jeunes, tous les paliers de la société doivent y mettre du leur. L’implication du gouvernement, des écoles, des professionnels de la santé et de l’industrie alimentaire est essentielle pour sensibiliser, éduquer et fournir les outils nécessaires au grand public.

Pour les parents, les mots d’ordre sont « saine alimentation » et « activité physique ». Uns solution toute simple, mais qui demande un peu d’effort.