« Porte de verre »

 l’USIP lance un projet novateur pour faciliter la communication

 À l’unité de soins intensifs pédiatriques (USIP) de l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME), un patient peut être suivi par plusieurs infirmières, médecins et professionnels paramédicaux qui jouent tous un rôle essentiel dans la bonne marche de son traitement. Du fait de ce grand nombre d’intervenants qui travaillent de jour comme de soir dans différents services, il est essentiel que l’information soit transmise correctement pour garantir la sécurité des soins au patient. Selon la Dre Samara Zavalkoff, intensiviste à l’USIP, « c’est un enjeu sur lequel nous nous penchons depuis un certain temps; nous avions besoin d’une méthode simple pour communiquer le plan de traitement du patient afin que tous les intervenants le comprennent bien. »

Le message à la fenêtre

Inspirée par un hôpital américain où les murs des chambres sont utilisés pour noter les renseignements, la Dre Zavalkoff a vu là l’occasion d’agir, et le projet « Porte de verre » est né. Avec l’appui d’une équipe de projet multidisciplinaire, comprenant deux représentants des patients, le groupe a établi des objectifs spécifiques, mesurables, accessibles, réalistes et temporels (objectifs SMART), puis a lancé une version pilote du projet il y a un peu plus d’un an. L’idée est qu’un membre de l’équipe de l’USI écrive le plan de soins du patient sur la porte de verre de la chambre du patient. On peut y trouver, par exemple, la tension artérielle visée, une analyse spécifique qui doit être faite dans la journée, ou l’échéancier pour commencer son alimentation. Chaque fois qu’un élément est terminé, un membre du personnel le coche sur la porte, permettant à tous les membres de l’équipe de voir facilement où on en est et quelles sont les prochaines étapes.

Cette solution simple a toutefois été accueillie avec certaines inquiétudes, les gens se demandant comment garantir la confidentialité aux patients et dans quelle mesure le personnel prendrait le temps de tout écrire. « En commençant lentement, en lançant le projet avec un seul patient, nous avons pu régler les problèmes au fur et à mesure et ajuster le plan en conséquence », explique la Dre Zavalkoff. Le problème de confidentialité a été réglé avec l’aide de Lori Seller, éthicienne à l’HME, notamment en adoptant certaines mesures, comme ne jamais écrire le nom du patient ou le diagnostic sur la porte pour garantir le respect de la vie privée. Le pourcentage de membres du personnel qui ont dit avoir une pleine compréhension du plan de traitement de leur patient est passé de 69 % à 85 % en six mois, et 96,7 % des portes étaient remplies.

Un sondage mené auprès de toute l’unité a permis de révéler les principaux avantages perçus : une meilleure communication, une meilleure compréhension des tâches, une meilleure connaissance du plan par les consultants (qui ne font pas partie de l’équipe de l’USIP, mais voient les patients), une plus grande sécurité pour les patients, un meilleur contrôle des infections, et des familles rassurées. Autre avantage, secondaire peut-être, mais très satisfaisant, les parents disent se sentir plus dans le coup! Depuis le lancement, le projet a été mis en œuvre dans toute l’USIP, et des démarches sont faites pour que le projet soit mis en place à l’unité de soins actifs (USA).