Quand la puberté précoce est-elle trop précoce ? Quand faut-il accélérer une puberté tardive ?

Communiqué de presse
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Un endocrinologue de L’Hôpital de Montréal pour enfants offre des conseils aux parents
 
Montréal, le 15 septembre 2011 – « Tant les garçons que les filles peuvent présenter une puberté précoce ou tardive, affirme la docteure Preetha Krishnamoorthy, de L’Hôpital de Montréal pour enfants du CUSM. En général, il n’y a pas lieu de s’inquiéter, parce que certains enfants se développent plus vite, et d’autres plus lentement. Les parents devraient tout de même confier leur inquiétude au médecin de leur enfant, afin d’écarter une éventuelle anomalie sous-jacente. » (La docteure Krishnamoorthy donnera une conférence sur la puberté précoce et tardive dans le cadre de la série de conférences de la mini-école de médecine de L’HME de l’automne. Pour obtenir plus de renseignements, voir ci-dessous.)
 
La puberté précoce et les filles
 
Chez les filles, la puberté se manifeste d’abord par l’apparition des bourgeons mammaires, puis du poil pubien, du poil sous les aisselles et, parfois, de l’acné. Pendant la puberté, les filles présentent une poussée de croissance, d’une moyenne de 8 cm par année. Les menstruations se déclenchent vers l’âge de 12 ans et demi en moyenne. La docteure Krishnamoorthy affirme que les filles commencent à avoir leurs règles légèrement plus tôt que celles de la génération précédente, mais que la différence n’est pas significative.
 
« Si une fille affiche des signes de puberté avant l’âge de sept ou huit ans, elle présente peut-être une puberté précoce », explique la docteure Kristhnamoorthy, qui s’empresse d’ajouter que dans la plupart des cas, il s’agit d’une fillette qui se développe un peu plus tôt, ou dans le langage médical, d’une variante de la normale. Autrement dit, il n’y a pas de cause connue à ce phénomène. Dans de très rares cas, précise la docteure Krishnamoorthy, une tumeur de la glande pituitaire ou des ovaires peut en être responsable.
 
Cependant, la docteure Krishnamoorthy souligne que certaines filles peuvent avoir de la difficulté à assumer une puberté qui se manifeste tôt, parce qu’elles ne sont simplement pas matures sur le plan psychologique. « Il peut être difficile pour une fillette de six ou sept ans de commencer la puberté. En matière de développement, elles sont bien en avance sur leurs amies et leurs camarades de classe et peuvent se demander : “Qu’est-ce qui cloche avec moi ?? Il se peut aussi que les autres enfants se moquent d’elles ou qu’elles soient victimes d’intimidation », ajoute la docteure Krishnamoorthy.
 
D’après la docteure Krishnamoorthy, les enfants qui commencent leur puberté tôt risquent d’être plus petits que la moyenne parce que leur période de croissance est plus courte et que leurs os deviennent matures plus rapidement.
 
« S’ils le désirent, sous les conseils d’un endocrinologue pédiatre, les parents peuvent soumettre leur enfant à un traitement qui réduit le taux d’hormones sexuelles et ralentit la puberté. Les os de l’enfant pourront se développer plus longtemps, et l’enfant aura plus de temps pour devenir mature sur le plan psychologique, précise la docteure Krishnamoorthy. Cependant, dans la plupart des cas, nous ne voulons pas jouer dans les plates-bandes de mère Nature. »
 
En cas de puberté tardive chez les filles, il faut consulter un médecin si aucun signe n’a fait son apparition à l’âge de 13 ans. Encore une fois, la docteure Krishnamoorthy indique qu’il s’agit probablement d’un enfant qui se développe plus lentement, mais il faut tout de même écarter un trouble sous-jacent, telle une tumeur.
 
La puberté et les garçons
 
Chez les garçons, les signes de puberté sont l’augmentation du volume des testicules et du scrotum, accompagnée de l’apparition des poils pubiens, de l’allongement du pénis, de l’apparition de poils aux aisselles et de la mue de la voie. Chez les garçons, la poussée de croissance se produit généralement plus tard que chez les filles, vers l’âge de 13 ans. « Les garçons qui présentent des signes de puberté avant neuf ans ou qui n’en présentent pas à 14 ans devraient consulter un médecin », prévient la docteure Krishnamoorthy.
 
Cette fois encore, elle s’empresse de souligner que, dans la plupart des cas, il n’y a pas de raison médicale pour expliquer ce début hâtif ou retardé de la puberté. « La plupart du temps, c’est simplement une question de génétique. Par exemple, le père a été pubère tard, et son enfant l’est aussi, illustre-t-elle. Dans de très rares cas, une tumeur de la glande pituitaire ou des testicules peut accélérer ou retarder l’apparition de la puberté. »
 
« Ironiquement, les parents ont tendance à s’inquiéter davantage d’une puberté tardive que d’une puberté précoce chez les garçons, remarque la docteure Krishnamoorthy. Ils s’inquiètent parce que leur fils n’a pas eu de poussée de croissance et que ses amis sont tous beaucoup plus grands que lui. »
 
La docteure Krishnamoorthy explique que, pour les garçons, se développer un peu tardivement peut être troublant sur le plan psychologique parce qu’ils peuvent se faire agacer ou être victimes d’intimidation en raison de leur petite taille, tandis que tous leurs amis ont déjà eu une poussée de croissance.
 
« Chez les garçons, il est possible d’accélérer la puberté en administrant une faible dose de testostérone pour enclencher le processus, mais auparavant, il faut s’assurer que le retard n’est pas causé par un facteur sous-jacent. Dans la plupart des cas, nous préférons “voir et attendre?, parce que la puberté se déclenchera dans un délai d’environ un an et que le jeune homme rattrapera ses camarades en matière de poids et de taille. »
 
La docteure Krishnamoorthy conclut en déclarant que dans la plupart des cas, la puberté précoce ou tardive chez les garçons ou les filles n’a aucune cause sous-jacente. Elle conseille tout de même aux parents d’en parler avec leur médecin de famille ou leur pédiatre pour s’en assurer.
 
La docteure Krishnamoorthy donnera une conférence sur la puberté précoce et tardive dans le cadre de la 12e édition de la mini-école de médecine de L’HME. L’inscription a déjà commencé, et les places sont limitées. La mini-école de médecine est offerte en français à compter du 5 octobre, et en anglais à compter du 4 octobre. L’inscription coûte 65 $ pour les adultes, 45 $ pour les personnes âgées et les étudiants. Les étudiants peuvent s’inscrire par voie électronique à www.mchminimed.com ou obtenir plus d’information au 514-412-4307.
 
Pour solliciter une entrevue avec la docteure Krishnamoorthy, téléphonez à :
 
Lisa Dutton
Chef

Relations publiques et Communications

L’Hôpital de Montréal pour enfants, CUSM

514-412-4307