Soigner mieux : des physiothérapeutes directement à l’urgence de l’HME

L’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) est devenu en novembre la première urgence pédiatrique du Canada à intégrer des physiothérapeutes directement dans l’équipe de l’urgence au lieu de solliciter des consultations au besoin. L’objectif actuel : mieux traiter les commotions cérébrales en réorganisant le travail pour accroître l’appui des physiothérapeutes de manière intégrée.

Dans le cadre de ce projet-pilote, deux physiothérapeutes pédiatriques travaillent directement à l’urgence trois après-midis par semaine. Cet hiver, elles s’occuperont également de certaines blessures musculosquelettiques traumatiques.

Meilleur ciblage des commotions cérébrales

L’urgence de l’HME voit entre 1 500 et 2 000 cas de commotions cérébrales par année. En l’absence de biomarqueurs, leur diagnostic ne repose que sur le jugement clinique. Comme la priorité initiale à l’urgence est d’écarter la possibilité de blessure intracrânienne sérieuse, les symptômes de commotion, plus subtils, pourraient passer inaperçus.

C’est ici qu’entrent en jeu les physiothérapeutes. Ceux-ci peuvent prendre le temps d’aller chercher davantage d’informations et d’effectuer d’autres tests cliniques dont les résultats seront partagés avec l’équipe soignante. Ils s’assurent que tous les renseignements nécessaires sont collectés pour définir combien de temps l’enfant aura des problèmes. Ils enseignent aussi plus en profondeur aux familles la marche à suivre pour retourner graduellement à leurs activités usuelles en toute sécurité.

Des projets similaires menés auprès de la clientèle adulte, notamment au CHUL, ont montré que d’intégrer des physiothérapeutes directement à l’urgence a non seulement réduit le temps d’attente pour les patients aux prises avec des blessures musculosquelettiques, mais a aussi permis d’éviter une convalescence prolongée et accru leur satisfaction.

« Après le projet-pilote, nous aimerions pouvoir utiliser la physiothérapie à l’urgence pour tous les troubles où elle est requise », explique Isabelle Gagnon, chercheuse principale, physiothérapeute et responsable du projet.

Celui-ci se terminera en juin. Les données amassées sur l’organisation du service, la satisfaction des parents et le coût de ces nouvelles interventions seront alors analysées.