Sous le microscope

Sur la porte du bureau de Jim Dixon, il y a une image du symbole yin-yang, deux opposés joints pour former un cercle. C’est une image que nous avons vue des centaines de fois, mais celle-ci a quelque chose d’unique. « Il s’agit de deux globules rouges, dit Jim. C’est une image que j’ai saisie avec notre microscope électronique. » C’était la première fois qu’il voyait deux cellules sanguines jointes de cette façon, c’est pourquoi il a capté l’image pour la montrer à ses collègues.

Jim est chef technologiste médical adjoint au département de pathologie de l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME), un poste qu’il occupe depuis plus de six ans. Plus tôt dans sa carrière, Jim a travaillé comme biologiste de la vie marine à sa sortie de l’Université Mount Allison au Nouveau-Brunswick. Puis, ses intérêts l’ont conduit au Collège Dawson où il a étudié en technologie médicale. Après Dawson, il a commencé à travailler en pathologie à l’Hôpital neurologique de Montréal (HNM), où il a passé 14 ans avant de se joindre à l’HME.

Environ la moitié du temps de travail de Jim est consacré à des tâches administratives, l’autre moitié étant accaparée par la microscopie électronique, ou ME, un secteur très spécialisé de la pathologie auquel le département a recours dans environ 10 % des cas analysés. Il n’existe pas de formation formelle en ME; Jim a commencé à s’y initier à l’HNM, et il estime qu’il lui a fallu près de cinq pour acquérir son expertise. Avec le temps, il a rejoint un groupe plus vaste de gens qui travaillent dans ce domaine. « C’est un champ d’expertise assez restreint, mais nous disposons d’un solide réseau dans plusieurs pays, et nous nous consultons souvent », explique-t-il.

Un microscope électronique diffère des autres microscopes sous plusieurs aspects. Un microscope optique, qui utilise la lumière pour nous aider à voir une image, peut montrer des détails de la taille d’un cheveu ou d’une cellule sanguine. Comparativement à cela, le microscope électronique peut montrer des détails de la taille d’une particule virale, d’un échantillon d’ADN ou d’un atome. « Le microscope électronique de l’HME nous permet de voir des images jusqu’à 50 000 fois plus grandes qu’elles le sont en réalité, raconte Jim. Nous pouvons vraiment observer une cellule à la fois. » Jim estime que la moitié du temps passé en microscopie électronique est consacré à la préparation des échantillons, et consiste en partie à les imprégner de métaux lourds pour les mettre en contraste. « À l’intérieur du microscope, il n’y a ni air, ni humidité, ni poussière, seulement des électrons », souligne Jim.

Le département de pathologie offre ses services à la plupart des départements de l’HME pour aider à diagnostiquer certaines maladies et conditions. « En pathologie, la majorité des cas sont assez courants et peuvent être diagnostiqués au moyen de microscopes classiques », explique Jim. Les autres dépendent des résultats obtenus au microscope électronique. « En réalité, le ME est trop perfectionné pour la plupart des cas, mais il est là quand nous en avons besoin. » Dans un cas récent, le microscope électronique a permis aux pathologistes de mettre le doigt sur une condition particulière, aidant à écarter le diagnostic initial. « C’est passionnant quand on peut faire ça, dit Jim. Parfois, les résultats qu’on obtient peuvent faire une énorme différence dans le diagnostic de la maladie du patient, et aider à obtenir le meilleur résultat possible. »

La Fondation de l’HME a fourni des fonds pour l’achat du microscope électronique de l’hôpital, qui est le seul du Centre universitaire de santé McGill (CUSM). L’HME est le centre de référence pour la microscopie électronique au CUSM, et il collabore aussi avec l’Hôpital général du Lakeshore et le Centre hospitalier de St. Mary.