Une chercheuse sur la piste de nouveaux traitements pour une tumeur pédiatrique mortelle

« Il nous faut de meilleurs traitements pour les tumeurs cérébrales », dit la Dre Nada Jabado, chercheuse à l’Hôpital de Montréal pour enfants du CUSM. « Les tumeurs cérébrales, notamment un type particulier d’entre elles (le glioblastome multiforme (GBM) de l’enfant), ont déclassé la leucémie comme première cause de décès par cancer chez les enfants. À l’heure actuelle, nous en savons très peu sur le glioblastome de l’enfant. »

Le GBM de l’enfant n’est pas courant – un enfant sur 300 000 développera la maladie – mais il est très grave. Le traitement ne réussit pas toujours. Il fait appel à la chirurgie cérébrale et à la radiothérapie, qui sont toutes les deux dommageables pour le patient.

Création d’un réseau international d’analyse des échantillons de tumeurs

« Nous devons comprendre comment cette tumeur se manifeste et évolue », dit la Dre Jabado. « Nous pourrons alors chercher à en stopper la progression. Pour étudier le GBM de l’enfant, nous avons créé un réseau international chargé de recueillir et d’analyser des échantillons de tumeurs. Nous cherchons à trouver des anomalies génétiques et des cibles potentielles pour de nouvelles thérapies. »

Ce réseau comprend notamment l’Institut de recherche en biotechnologie du CNRC à Montréal et le Centre de recherche sur les tumeurs cérébrales de Toronto. D’autres partenaires du réseau proviennent de l’Europe de l’Ouest, de la Hongrie, de la Pologne et du Mexique.

La recherche ne fait que débuter, mais elle a déjà porté fruit. En effet, la Dre Jabado et ses collègues ont identifié au moins deux sous-ensembles distincts de GBM de l’enfant. Ils ont également établi que les GBM de l’enfant et de l’adulte sont génétiquement distincts. Cette découverte a son importance, car le traitement appliqué aux adultes est souvent donné aux enfants, avec de piètres résultats. « La tumeur de l’enfant est complètement différente de la tumeur de l’adulte », dit la Dre Jabado. « Très récemment encore, on ne comprenait pas le phénomène. »

L’objectif à long terme de la recherche de la Dre Jabado est de trouver un traitement efficace du glioblastome multiforme de l’enfant, mais le projet pourrait prendre jusqu’à dix ans. « L’élaboration de thérapies innovantes pour cette tumeur est un processus qui exige beaucoup de temps », dit-elle. « L’important, c’est que nous sommes maintenant sur la bonne voie. Il y a seulement deux ou trois ans, nous ne l’étions pas. Aujourd’hui, c’est parti. »