Une journée dans la vie d’un… conseiller social

L’éducation de Cory Binning a joué un rôle important dans son désir de faire une différence dans la vie des jeunes à risque. Aujourd’hui, il travaille avec une équipe multidisciplinaire en tant que conseiller social en pédopsychiatrie à l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME), et il est bien déterminé à aider les enfants et les adolescents à faire face à leurs problèmes de santé mentale.

« Travailler avec des enfants en crise est quelque chose qui m’interpellait, même si je n’y ai jamais été exposé étant jeune; je pense que j’ai été préservé, dit Cory. Je pensais travailler avec des enfants qui ont des besoins spéciaux, mais j’ai finalement été attiré par ce groupe. »

Chaque journée est différente

Il n’y a pas une journée pareille pour un conseiller social, dont le travail consiste à offrir une stabilité et un but à un groupe de jeunes qui peuvent présenter un risque pour eux-mêmes ou pour les autres. C’est pourquoi il est important d’avoir chaque jour un programme bien organisé, à commencer par le petit-déjeuner. Les premières heures de la matinée offrent des moments de calme propices à la réflexion. C’est aussi l’occasion pour les conseillers sociaux d’interagir avec les patients, tout en donnant le ton à la journée, soit en discutant autour d’un bol de Cheerios ou en démarrant le Mac du département pour écouter de la musique ou les dernières nouvelles de sport. 

Après que les patients ont regagné leurs chambres pour leur toilette et que les infirmières ont vérifié leurs signes vitaux, c’est l’heure de la première activité thérapeutique de la journée. Il peut s’agir d’une activité de connaissance de soi, d’un exercice de relaxation ou d’une séance créative en groupe. Certains jours, ça peut aussi vouloir dire sortir tirer quelques paniers; mais les mardis, c’est le moment de participer à un cours de cuisine collectif avec l’ergothérapeute de l’équipe.

« On permet aux jeunes d’acquérir des compétences qu’ils pourront utiliser dans leur vie de tous les jours, comme des stratégies d’adaptation; mais on veut aussi voir comment ils arrivent à accomplir des tâches, explique Cory. Pour ça, suivre une recette de cuisine simple en 10 étapes est un exercice très utile. »

Puis, avant le dîner, les patients vont à l’école. Ça permet à Cory de discuter d’un patient avec des collègues ou de commencer ses rondes. Ce moment permet aussi aux conseillers sociaux de se réunir pour partager des stratégies de traitement et discuter de certains cas plus compliqués.

Améliorer la santé des patients 

Dans l’après-midi, Cory et les patients prennent le temps de revoir les recommandations faites par l’équipe médicale pour améliorer leur santé et leur bien-être en général. La première évaluation examine les antécédents du patient en matière de comportements conflictuels envers lui-même ou les autres. Cory doit déterminer si le patient s’améliore, et, si c’est le cas, décider de le récompenser en lui permettant de passer du temps à l’extérieur de l’unité.  

La deuxième évaluation est une grille de dépistage des problèmes de toxicomanie, appelée Dep-ado, qui permet de mesurer la gravité des problèmes. Cory utilise cette grille pour déterminer si d’autres services sont nécessaires et voir quelles recommandations pourraient être faites.

À la fin de sa journée de travail, Cory prend du temps pour réfléchir aux interactions qu’il a eues avec les patients. Être père de deux enfants a changé sa perspective, en particulier quand il se trouve face à des parents frustrés qui, comme ce serait le cas pour lui aussi, cherchent des réponses.

« J’ai toujours en tête l’intérêt du patient, et j’ai énormément de sympathie à leur endroit, dit-il. Maintenant que je suis parent, j’essaie de traiter ces enfants comme je voudrais qu’on traite les miens. »