Traitement du reflux gastro-œsophagien (RGO) pathologique
Traitement du reflux gastro-œsophagien (RGO) pathologique
L’enfant qui a un reflux bénin et qui se développe normalement n’a besoin ni d’examen ni de traitement; cet état est inoffensif et guérit spontanément. Par contre, l’enfant qui souffre de RGO pathologique aura besoin d’un traitement, à la fois pharmacologique et non pharmacologique. Par exemple, un nourrisson a moins tendance à régurgiter s’il est couché sur le ventre plutôt que sur le dos, de sorte qu’un changement de position peut l’aider. Toutefois, cela va à l’encontre de la recommandation de coucher les bébés sur le dos afin de prévenir le syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN); nous ne pouvons donc pas recommander de coucher bébé sur le ventre. Bien que la position debout puisse diminuer la régurgitation, placer un bébé dans un siège d’auto ou en position assise peut, en fait, l’augmenter. Dans le cas des bébés nourris au biberon, l’épaississement de la préparation avec une céréale de riz (15 ml de céréales sèches par 30 ml de préparation) peut aider. Enfin, on peut prescrire un suppresseur acide comme la cimétidine (5 à 15 mg/kg/jour répartis en 2 doses) en cas d’extrême irritabilité et de douleurs dues à l’œsophagite.
L’une des erreurs les plus courantes est de supposer qu’il s’agit d'une allergie au lait et de conseiller une préparation à base de soya. Il arrive à l’occasion que les nourrissons qui souffrent d’une telle allergie aient des vomissements, mais ils souffrent plutôt de diarrhée et ont du sang dans les selles. Ce n'est pas le cas de la majorité des bébés qui ont un RGO pathologique, et il n’y a aucun avantage à cesser l’allaitement. Une étude récente de S. R. Orenstein et J. D. McGowan (J Pediatr, vol. 152, no 3, 2008, p. 310-314) a montré que des mesures proactives et le fait de cesser de fumer avaient entraîné une diminution des symptômes chez 78 % des nourrissons aux prises avec un RGO pathologique après seulement 2 semaines.
L’enfant qui a un reflux bénin et qui se développe normalement n’a besoin ni d’examen ni de traitement; cet état est inoffensif et guérit spontanément.
Richard Haber, M.D., FAAP et FRCPC, est professeur agrégé de pédiatrie à l’Université McGill et directeur du Centre de consultation pédiatrique à L’Hôpital de Montréal pour enfants.