Lundi, Octobre 27, 2008 - 13:11
Le docteur Larry Lands, directeur de la clinique de fibrose kystique (FK) de L’HME, n’avait pas prévu devenir médecin un jour. « Je ne viens pas d’une famille de médecins. En fait, nous sommes très peu dans ma famille à avoir dépassé le secondaire, explique-t-il. Cependant, j’ai toujours aimé les concepts mathématiques et les systèmes biologiques, de sorte que j’ai suivi ce chemin pour aboutir en médecine. La chance et le hasard ont aussi joué un certain rôle tout au long de mon parcours. »
Le docteur Lands tire énormément de plaisir de son travail. Il attribue cela au fait qu’il n’a pas choisi son métier sur un coup de tête. Il a bien pris le temps de se demander ce à quoi il aimerait passer plusieurs heures chaque jour durant le reste de sa vie. Aujourd’hui, il passe environ 55 heures par semaine au travail, dont à peu près 40 pour cent en clinique (à voir des patients) et 40 pour cent au laboratoire pour faire de la recherche. « Je n’ai pas de passe-temps », dit-il en haussant les épaules. « Mon travail est mon passe-temps et travailler, c’est ce que j’ai l’habitude de faire. » En fait, il vient d’une famille de travailleurs. Et s’il suit les traces de son père, il ne devrait pas prendre sa retraite avant l’âge de 86 ans. « Je prends beaucoup de plaisir à rencontrer mes collègues et mes patients. Et l’un des éléments forts qui me stimulent est le fait que L’HME soit un endroit si agréable pour établir des relations. »
Il aime particulièrement voir des patients dont les problèmes soulèvent des questions. Ces questions, il les transporte au laboratoire. Et ce qu’il apprend au laboratoire est ensuite retourné au patient. « C’est un cercle complet », dit-il. De son point de vue, lui et son équipe font beaucoup plus de travail du chevet du patient vers le laboratoire que l’inverse, comme cela se fait habituellement. « Il arrive que l’on observe de bons résultats, inattendus, chez certains patients, des résultats qui nous poussent à aller voir plus loin; c’est inspirant, précise le docteur Lands. Mes recherches influencent ma pratique. S’il y a un problème à résoudre, on le transporte au laboratoire où une méthode de recherche peut être appliquée pour traiter le patient. »
En fait, le docteur Lands a reçu récemment un prix d’excellence de L’HME pour ses contributions en recherche. Il cherche présentement des façons de réduire l’inflammation dans les maladies respiratoires, en particulier avec l’aide de la nutrition.
Par ailleurs, il aime bien l’aspect psychosocial de son travail. « La fibrose kystique signifie différentes choses selon les familles, et chacune y fait face à sa façon, raconte-t-il. Nous essayons de tirer des leçons de ce que nous apprenons dans ces situations, puis d’utiliser les stratégies gagnantes avec d’autres familles. Cela nous motive à trouver des solutions sur des bases individuelles. »
Cependant, il reconnaît qu’une grande partie de la satisfaction qu’il tire de son travail est attribuable à la formidable équipe de la fibrose kystique de L’HME. « Nous avons toujours des discussions ouvertes et animées qui profitent au groupe, à la famille et au patient. Travailler avec cette équipe, c’est comme courir le relais… aussi simple que cela. Nous nous épaulons l’un l’autre, nous nous passons le flambeau et nous continuons à courir avec! »
Dernièrement, le docteur Lands a accepté de travailler comme conseiller en pneumologie à la clinique de la fibrose kystique de Rouyn-Noranda, dans le Nord du Québec.
« Ils disposent déjà d’une clinique de fibrose kystique très bien établie, dit-il. Je suis là tout simplement pour compléter ce qu’ils font déjà. J’y vais quatre fois par année et je vois tous les patients une fois chaque année. Nous discutons d’approche pulmonaire globale pour les patients atteints de fibrose kystique et d’autres aspects reliés aux soins de la fibrose kystique. »
Le docteur Lands y voit environ 36 enfants et adultes. Son objectif est de transposer l’évolution des approches thérapeutiques d’un grand centre tertiaire à un plus petit centre, qui n’a pas toujours accès à tout le savoir-faire. « L’équipe a fait un travail formidable, je ne viens que renforcer ses compétences, perfectionner son savoir-faire. »
Le docteur Lands dit que les patients atteints de fibrose kystique vivent plus longtemps aujourd’hui, tout en soulignant que l’objectif n’est pas qu’une question de longévité. « Nous voulons aussi que nos patients aient une bonne qualité de vie. L’objectif est de continuer à améliorer la situation avec des traitements de pointe et des soins multidisciplinaires. On observe également un changement d’approche vers la prévention, incluant la thérapie génique. »
Comme son père, le docteur Lands n’a certainement pas l’intention de ralentir de si tôt. Avec la prévention en tête, il a encore beaucoup de travail à faire…