Une équipe de chercheurs canadiens ont  développé un test pour diagnostiquer l'autisme chez les enfant dès l'age de neuf mois.

Mel Rutherford de l' Université McMaster en Ontario a mené une équipe de chercheurs qui utilise l'oculométrie pour enregistrer le mouvement des yeux des bébés pendant qu'ils regardent des visages, des yeux et des balles rebondir à l'écran d'un ordinateur.

Rutherford explique que le test n'est pas envahissant. La caméra est posée sur une table devant le nourrisson et enregistre les mouvements oculaires de l'enfant pendant 10 minutes. Ce serait une façon de mesurer comment les bébés interagissent avec leur environnement, ce qui est un repère de développement.

Grâce à ce test, la chercheur espère qu'il sera possible d'affirmer avec certitude si un bébé se développe ou non avec l'autisme, à partir de l'âge de neuf mois.

Les chercheurs ont trouvé que les enfants qui se développent normalement s'arrêtent au visage des gens et cherchent un contact visuel. Par contre, les enfants autistiques ne se concentrent pas sur les yeux ou ne regardent pas directement les visages.

 « Je peux faire le test en 10 minutes et c'est objectif, c'est-à-dire que la seule mesure est la direction des yeux; ce n'est pas influencé par le rapport d'un médecin ou par l'intuition. Personne n'est arrivé à différencier ces deux groupes à un si jeune âge. », explique Rutherford.

Puisque nous savons que l'autisme se développe tôt dans la première année de vie, nous pouvons maintenant exclure certaines hypothèses en rapport avec les capacités de développement cognitif ultérieures de l'enfant», poursuit-elle.

Même si les médecins peuvent diagnostiquer l'autisme chez un enfant d'environ deux ans, la plupart des enfants sont diagnostiqués vers l'âge de quatre ans.

 « Il y a un besoin urgent pour un outil de dépistage rapide, fiable et objectif pour aider à diagnostiquer l'autisme beaucoup plus tôt », ajoute la chercheur.

Les médecins sont d'accord que commencer les traitements à un très jeune âge minimise les symptômes de la maladie.

 « Nous espérons que d'ici quelques années nous aurons un outil plus puissant pour vraiment identifier les bébés qui courent un risque élevé de développer l'autisme », dit Rutherford

Les chercheurs de l'Université McMaster prévoient continuer à recruter des nourrissons qui ont un frère ou une sœur autistique pour les besoins de l'étude.

« Plus nous avons de bébés dans l'étude, meilleures seront nos prédictions lorsque nous regardons un bébé en particulier », renchérit Rutherford.

Les enfants autistiques ont de la difficulté à interagir et à communiquer et ils peuvent s'adonner à des comportements répétitifs.

Une formation comportementale intensive et autres traitements du genre peuvent aider les enfants autistiques à développer des capacités de communication et les aider à mieux interagir avec leurs familles.