Comprendre l’automutilation

Depuis les vingt dernières années, de plus en plus d’adolescents se tournent vers l’automutilation pour tenter de composer avec la pression et les émotions intenses qu’ils vivent à l’égard de leur vie.

Depuis les vingt dernières années, de plus en plus d’adolescents se tournent vers l’automutilation pour tenter de composer avec la pression et les émotions intenses qu’ils vivent à l’égard de leur vie.

 

Les personnes qui adoptent des pratiques d’automutilation peuvent se couper, se lacérer ou mordre leur chair, mais ce sont les coupures qui sont les blessures volontaires les plus fréquentes.

Au sein de la population générale d’adolescents, on estime à un sur six le nombre d’adolescents qui s’automutilent, un chiffre jugé conservateur; la réalité pourrait être bien supérieure. Les adolescentes qui s’automutilent sont plus susceptibles que les garçons de demander l’aide de professionnels, mais des études indiquent que l’automutilation est pratiquée autant par les garçons que par les filles. De plus, les statistiques sont assez semblables entre les différents groupes raciaux et socioéconomiques.

Les coupures faites avec une lame de rasoir, un couteau, des ciseaux ou un autre outil coupant représentent la forme la plus courante d’automutilation, mais les adolescents peuvent aussi se frapper, se pincer, se brûler, se griffer et se mordre. Généralement, ils se blessent aux bras, aux jambes et à l’abdomen, et cachent leurs cicatrices sous leurs vêtements.

L’automutilation est rarement un symptôme de maladie mentale grave ou un mode de suicide. Les adolescents qui s’automutilent sont souvent aux prises avec un tumulte intérieur causé par des expériences douloureuses ou non résolues, comme une profonde angoisse ou un contrecoup émotionnel dû à l’intimidation, la violence sexuelle ou physique, ou la cruauté mentale. L’automutilation les aide à relâcher la pression. Ils font cela parce qu’ils cherchent à se sentir mieux et qu’ils n’arrivent pas à gérer autrement la terrible détresse qui les habite. Quand ils se mutilent à répétition, ça devient de plus en plus mécanique et extrêmement addictif.

Un nombre de plus en plus grand d’adolescents expérimente l’automutilation pour imiter les célébrités et leurs pairs. Les forums d’automutilation sur le Web et les « clubs de coupures » à l’école sont devenus populaires.

À quel moment se faire traiter

À quel moment se faire traiter

Les adolescents qui s’automutilent demandent rarement de l’aide, et cette habitude peut être très difficile à briser. Les parents qui soupçonnent leur adolescent de s’y adonner régulièrement voudront obtenir de l’aide pour le traiter. Dans ce cas, il est primordial qu’une évaluation complète soit faite par un pédopsychiatre ou un autre professionnel qualifié en santé mentale. Le professionnel sera en mesure de juger si l’intervention d’un psychiatre est nécessaire.

Les professionnels traitent rarement l’automutilation seule; elle est plutôt perçue comme un aspect des difficultés rencontrées par l’adolescent. En travaillant avec l’adolescent, ils peuvent l’aider à ne plus s’automutiler et à trouver des solutions pour remplacer ce comportement.

Patient
Montreal Children's Hospital