Une vie incomparable! Des médecins chercheurs de L’HME partagent leur double passion

Par Christine Zeindler
 
De l’observation des cellules au microscope à l’examen de la gorge d’un tout-petit, les médecins chercheurs couvrent tous les aspects de la médecine. Leur travail en clinique ou au laboratoire fait le lien entre les soins aux patients et la recherche.
 
Une fois inoculé, le virus de la recherche résiste à tout
 
« Je ne savais vraiment pas que j’aimerais autant la recherche, parce que j’adore m’occuper des patients », avoue la Dre Indra Gupta, néphrologue pédiatrique (spécialiste des reins) à L’HME. « Durant ma formation, j’ai eu l’occasion de travailler quelques mois dans un laboratoire, et après cette expérience, je me suis engagée à plein temps dans un stage de recherche postdoctoral. Une fois là, j’ai été étonnée de voir à quel point ça m’intéressait. J’y ai vu une occasion de faire quelques pas pour tenter de comprendre comment se produisaient les malformations rénales. L’objectif ultime étant de rapporter ces connaissances au chevet du patient. » 
 
Le succès en recherche est une chose que connaît bien le Dr Bruce Mazer, chef du département d’allergie et d’immunologie. Il est arrivé à contrôler l’asthme chez des modèles animaux au moyen d’une thérapie immunitaire (utilisant des anticorps pour diminuer les symptômes). « L’industrie et certains cliniciens nous ont approchés afin d’employer cette méthode pour traiter des asthmatiques gravement atteints. Voir ses découvertes traduites en traitements potentiels est très encourageant. »
 
« Je pense qu’il peut être difficile de garder le cap si on fait de la recherche sans référence clinique », déclare la Dre Pia Wintermark, néonatologiste (spécialiste des bébés) à L’HME. « C’est très utile de retourner en clinique et de dire “Ah! Je me souviens pourquoi je fais cela”. Qui plus est, les cas cliniques soulèvent des tas de questions sans réponses. C’est satisfaisant quand on peut répondre à certaines d’entre elles grâce à des résultats de recherche. »
 
Les trois chercheurs admettent qu’il est parfois difficile de jongler avec ces deux aspects de la médecine, mais pour eux, faire l’un sans l’autre n’est pas envisageable.
 
« La raison pour laquelle cela fonctionne pour moi jusqu’à maintenant, c’est que chacun de ces domaines me donne beaucoup », explique la Dre Gupta. « Quand j’alterne entre mes responsabilités cliniques et mes recherches, je tire quelque chose de chacune d'elles, qui me donne de l'élan pour replonger soit dans la recherche soit dans le travail clinique. »
 
« C’est très important pour moi d’avoir ces deux éléments dans ma vie, affirme la Dre Wintermark. Je ne pourrais pas en choisir un au détriment de l’autre. » 
 
Un soutien familial et institutionnel vital
 
Combiner recherche et pratique clinique est très exigeant; les milieux familiaux et professionnels jouent alors un rôle crucial dans le succès de ces médecins chercheurs. Tous trois soulignent que le soutien et la compréhension de leurs familles, de L’HME et de l’Institut de recherche de L’HME ont été la clé de leur succès.
 
« C’est toujours agréable de compter sur sa famille et des amis qui nous soutiennent, nous personnellement et le travail que nous accomplissons, précise la Dre Wintermark. J’ai aussi pu compter sur l’appui de l’Unité de soins intensifs néonatals, incluant les autres médecins traitants et le personnel infirmier. Vous ne pouvez pas rester dans votre coin, le travail d’équipe est essentiel. »
 
Le DMazer confirme : « Vous ne pouvez pas travailler en vase clos. La camaraderie et la synergie que procure le travail d’équipe sont extrêmement importantes. »
 
« Sans les encouragements et l’aide de mon mari, de mes enfants, de ma famille élargie et de mes formidables collègues de la division de néphrologie, je ne pense pas que je pourrais m’en sortir », ajoute la Dre Gupta.
 
« Je bénéficie aussi d’un appui formidable de l’Institut de recherche à différents niveaux, aussi bien du personnel administratif que du directeur technique et des gens qui gèrent les installations principales. Et une autre chose que nous avons beaucoup de chance d’avoir, c’est l’examen par nos pairs pour nos subventions de recherche. Nos projets sont toujours revus à l’interne avant que nous les soumettions. Cette critique est incroyablement utile. »
 
Nonchalants, prière de s’abstenir
 
Ce cheminement de carrière n’est pas pour les gens nonchalants ou sans ambition, il demande du dévouement et de la persévérance.
 
« Ça vaut la peine, mais ça demande une bonne dose de ténacité en plus d’avoir la couenne dure pour résister à tous les hauts et les bas », précise la Dre Gupta.
 
« Vous devez vraiment être au sommet de votre art », ajoute le Dr Mazer.
 
« C’est un travail formidable. Je n’ai jamais jeté un regard en arrière depuis que j’ai pris ce chemin », conclut la Dre Wintermark.
 
En bref, il n’y a rien de comparable!