Recherche clinique de traumatologie : projets complétés en 2010 & 2011

1. Traumatismes par véhicules motorisés chez les enfants du Nunavik

Qui étaient les chercheurs?

Francis Livernoche, Karine Pépin, Margaret Berry, Debbie Friedman, Johanne Morel

Quelle était la question de recherche?

Quelles sont les caractéristiques de traumatismes par véhicules motorisés chez les enfants du Nunavik.

Qu'avons-nous fait?

Nous avons visité les centres hospitaliers régionaux du Nunavik ainsi que leur centre de traumatologie pédiatrique qui est l'hôpital de Montréal pour enfants (L'HME). Nous avons identifié et révisé les dossiers de tous les patients âgés de 0 à 18 ans ayant été hospitalisés pour un traumatisme par véhicule motorisé entre le ler janvier 2004 et le 1er mars 2009.

Qui a financé ce projet?

Aucun financement additionnel n'était requis.

Quels sont les résultats?

Nous avons identifié 140 patients ayant un âge moyen de 12,6 ans avec une majorité de sexe féminin (54%). Les véhicules mis en cause sont principalement les véhicules tout-terrain (73; 52%), les motoneiges (16; 11%), les mobylettes (16; 11%) et les voitures (6; 4%). Le port du casque n'a été rapporté chez aucune victime. Des patients pour qui l'information était disponible, 30 (41%) étaient intoxiqués à l'alcool et 14 (21%), aux drogues. Les fractures (73; 53%) et les traumatismes crâniens (74; 53%) sont les blessures les plus prévalantes. La durée moyenne d'hospitalisation était de 4 jours. Quatre-vingt huit (64%) patients ont nécessité un transfert aérien vers le centre de traumatologie.

Quel impact cette étude a-t-elle sur la pratique clinique?

Cette étude souligne l'impact des traumatismes par véhicules motorisés sur les communautés du Nunavik et leurs enfants. Nos travaux confirment le rôle prépondérant des comportements à risque tels l'alcool, les drogues et le non port du casque dans la survenue de ces traumatismes tout en démontrant l'importance de leurs répercussions médicales.

2. Trauma… Survivre, mais dans quel état? : Programme de prévention sur la conduite automobile des adolescents

Qui étaient les chercheurs?

Lisa Grilli, Debbie Friedman, Liane Fransblow, Natalie Auclair, Isabelle Gagnon

Quelle était la question de recherche?

Quelle est l'efficacité du programme « Trauma… Survivre, mais dans quel état? » sur les connaissances et les attitudes des adolescents à l'égard d'une conduite automobile sécuritaire?

Qu'avons-nous fait?

Le Centre de traumatologie de L'Hôpital de Montréal pour enfant, Pensez d'Abord Québec et le Service de police de la Ville de Montréal ont présenté le programme « Trauma… Survivre, mais dans quel état? » à des étudiants de 5e secondaire (année scolaire 2010-2011) de la région métropolitaine de Montréal. L'initiative de prévention des blessures était destinée aux jeunes conducteurs de la dernière année du secondaire et visait à les sensibiliser aux conséquences des comportements à risque sur la route; à approfondir leurs connaissances et leur compréhension des conséquences d'un traumatisme craniocérébral ou médullaire; et à leur permettre d'utiliser ces connaissances pour faire des choix intelligents. Nous avons évalué l'efficacité du programme au moyen de questionnaires qui mesuraient les connaissances et les attitudes des adolescents à l'égard des comportements à risque au volant; les adolescents devaient remplir ces questionnaires avant et immédiatement après la présentation. De plus, nous avons demandé aux étudiants d'évaluer et de commenter leur satisfaction générale quant au contenu et à la présentation.

Qui a financé ce projet?

Aucun financement additionnel n'a été demandé.

Quels sont les résultats?

Les questionnaires ont été remplis par 1 149 étudiants de 5e secondaire de onze écoles secondaires différentes. Le nombre d'étudiants qui ont mentionné vouloir désormais toujours respecter la limite de vitesse a doublé. Au départ, plus de 50 % des étudiants disaient d'utiliser le texto au volant; mais après la présentation, 68 % prévoyaient ne plus jamais utiliser le texto en conduisant. La majorité des étudiants ne toléreront plus la conduite avec des facultés affaiblies par l'alcool ou la drogue, et ce, tant comme conducteur que comme passager. Les connaissances des étudiants portant sur les traumatismes craniocérébraux et médullaires ont augmenté de plus de 40 % après la présentation. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent des étudiants ont trouvé le programme pertinent et le recommanderaient à d'autres étudiants de 5e secondaire.

Quel impact cette étude a-t-elle sur la pratique clinique?

Ce programme basé sur la réalité a eu un effet positif à court terme sur les attitudes et les connaissances des adolescents face à la conduite automobile responsable et sécuritaire. Nous prévoyons faire un suivi à long terme de l'efficacité de ce programme au cours de la prochaine année.

3. Résultat des cliniques locales de vérification des sièges d'auto chapeautées par le Centre de traumatologie de L'HME

Qui étaient les chercheurs?

Liane Fransblow, Debbie Friedman, Lisa Grilli, Isabelle Gagnon

Quelles étaient les questions de recherche?

Combien d'enfants sont correctement installés dans un siège d'auto qui leur convient? Quand les enfants ne sont pas installés correctement, quelles sont les erreurs d'installation les plus courantes?

Qu'avons-nous fait?

Pendant trois ans (2009, 2010 et 2011), le Centre de traumatologie de L'HME-CUSM, en partenariat avec les services locaux d'incendie et de police et les gestionnaires de centres de garde, a participé à des cliniques de vérification des sièges d'auto dans la communauté. Au cours de ces cliniques, une liste de vérification fournie par la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ) a d'abord été remplie pour faire un suivi du type d'ajustements faits. Ensuite, les ajustements appropriés ont été faits selon les besoins. Par ailleurs, nous remettions aux parents ou aux gardiens une liste des centres permanents de vérification des sièges d'auto dans la province qu'ils pourront consulter plus tard quand leur enfant ne pourra plus utiliser son siège actuel. Sous l'angle d'un centre de traumatologie engagé dans la prévention des blessures, l'équipe de traumatologie de L'HME a présenté dans au moins deux cliniques un court questionnaire servant à évaluer la sensibilisation des parents et l'utilisation au réseau provincial permanent de centres de vérification des sièges d'auto.

Qui a financé ce projet?

Aucun financement additionnel n'a été demandé.

Quels sont les résultats?

Un total de 252 sièges d'auto, incluant les sièges de nouveau-né, les sièges d'enfant et les sièges d'appoint, ont été vérifiés dans le cadre de 4 cliniques de vérification des sièges d'auto dans la région métropolitaine de Montréal. La majorité (78 %) des sièges d'auto avaient besoin d'ajustements, soit, plus spécifiquement, 80 % des sièges de nouveau-né, 87 % des sièges d'enfant et 45 % des sièges d'appoint. Les erreurs les plus fréquentes étaient liées à la fois à l'installation du siège dans la voiture et au positionnement de l'enfant dans le siège. De plus, sur les 81 participants interrogés à savoir s'ils avaient déjà consulté un centre du réseau provincial permanent de vérification des sièges d'auto, 80 % ont répondu par la négative.

Quel impact cette étude a-t-elle sur la pratique clinique?

Cette étude laisse croire qu'une proportion importante d'enfants de la région métropolitaine de Montréal n'est pas installée de manière sécuritaire dans leur siège d'auto et que le réseau provincial permanent de centres de vérification des sièges d'auto est sous-utilisé. Cela indique que les parents ont un faux sentiment de sécurité quand ils attachent leurs enfants dans leurs sièges d'auto. Il faut donc redoubler d'effort pour mieux faire connaître ces centres de vérification.