Les nutritionnistes cliniques, faiseurs de miracles

Vu de l’extérieur, on aurait pu croire au miracle. Toutefois, le jour où le petit Joey a quitté le fauteuil roulant auquel il était confiné depuis des mois, ce n’était pas le fruit d’un miracle, mais plutôt celui d’un régime alimentaire nutritif.
 
Selon Cinthia Olivier, coordonnatrice du département de nutrition clinique de L’Hôpital de Montréal pour enfants, certains jeunes patients qui combattent une maladie deviennent tellement faibles à cause de la malnutrition qu’ils n’arrivent même plus à marcher. En ce qui concerne Joey, la lutte se faisait contre le cancer. Dans bien des cas, la nutrition clinique joue un rôle très important dans l’ensemble des soins médicaux.
 
Faute d’une saine alimentation, les fonctions cérébrales, les habiletés motrices et la croissance peuvent être perturbées. Lorsque la croissance est perturbée, on parle alors de retard staturo-pondéral. La nutritionniste est là pour prévenir la malnutrition, ou la soigner. Quand un enfant fait face à la maladie, il est important qu’il soit dans la meilleure forme possible.
 
« Notre groupe de 15 intervenants travaille avec les équipes multidisciplinaires de différentes divisions, raconte Cinthia. Nous soignons la malnutrition inhérente à la maladie chronique sur consultation. Si un membre de l’équipe médicale pense que nos services pourraient être nécessaires, il fait appel à nous. »
 
Pour l’équipe de nutrition clinique, une journée classique peut ressembler à cela : donner des suppléments oraux à des patients qui viennent de subir une transplantation de moelle osseuse et qui ne peuvent pas manger immédiatement; assurer l’alimentation intraveineuse des bébés prématurés à l’unité de soins intensifs néonatals; assurer un apport calorique suffisant aux patients de la clinique des troubles alimentaires; préparer un régime alimentaire spécial pour des patients atteints d’une maladie intestinale inflammatoire en épisode de crise; expliquer à des parents comment nourrir leur enfant qui souffre d’allergie aux protéines de lait de vache; administrer des enzymes synthétiques en assurant le bon apport calorique et nutritionnel à des patients atteints de fibrose kystique dépourvus des enzymes nécessaires à la dégradation des aliments, qui dépensent aussi beaucoup d’énergie et qui ont un métabolisme très élevé; apprendre aux enfants à utiliser leur pompe à insuline portative; et s’assurer que les patients en dialyse respectent leur régime restrictif tout en absorbant suffisamment de nutriments.
 
« Mais, il ne s’agit pas simplement de dire à nos patients comment manger. Quand on travaille avec des enfants et des adolescents, il faut réussir à les mettre en confiance pour qu’ils nous écoutent et suivent nos recommandations, ajoute Cinthia. La manière d’approcher ces jeunes dépend de l’âge, du sexe, de la culture et de l’environnement. Et les parents ont aussi un rôle primordial à jouer pour assurer une bonne alimentation. »
 
Cinthia affirme qu’elle et son équipe adorent ce qu’elles font. « C’est un travail très enrichissant. Chaque petit “miracle” nous comble de joie. »