Êtes-vous un bourreau de travail?

Reconnaître les signes de la dépendance au travail

Par Heather Camlot
Adapté de Canadianliving.com

Vous travaillez dur, vous faites des heures supplémentaires et vous veillez à ce que chaque tâche soit accomplie à la perfection. Il vous importe peu de sauter le dîner, de rater un souper en famille ou de manquer de sommeil à l’occasion? Dans ce cas, vous êtes peut-être un bourreau de travail.

Selon Statistique Canada, en 1998, un tiers des Canadiens ayant entre 25 et 44 ans, soit environ trois millions de personnes, se disaient eux-mêmes bourreaux de travail. Et plus de la moitié des personnes de ce groupe d’âge, soit environ 4,9 millions de personnes, admettaient s’inquiéter du peu de temps qu’ils passaient avec leur famille et leurs amis.

Dans une société où le dévouement à l’égard du travail est vénéré, la dépendance au travail est une dépendance invisible.

Quels sont les signes?

Un bourreau de travail est préoccupé par son travail, qu’il soit au bureau ou non. Contrairement à la personne qui travaille simplement dur, un bourreau de travail est sous l’emprise du travail, se sent obligé de travailler, est incapable de déléguer, subit beaucoup plus de stress, est perfectionniste et peut se servir du travail comme échappatoire. Faire des heures supplémentaires, refuser de prendre des vacances, négliger les repas, les loisirs et les relations, et en prendre plus que ce qu’une personne peut gérer sont d’autres signes de dépendance au travail.

À un stade plus critique, « un bourreau de travail est quelqu’un qui est devenu émotionnellement handicapé, accro au pouvoir et au contrôle », explique Barbara Killinger, psychologue clinique et auteure de Workaholics: The Respectable Addicts. « Ils deviennent de plus en plus obsédés par le travail, roulent à plein régime et ne se sentent bien que sous l’effet de l’adrénaline. Ils proviennent souvent d’une famille de bourreaux de travail, terrain fertile au perfectionniste. »

Par ailleurs, la technologie peut être la pire ennemie du bourreau de travail. Avec les téléphones cellulaires, les ordinateurs portatifs, les blackberrys et les téléavertisseurs, « vous pouvez travailler 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 », rappelle Ronald Burke, professeur en comportement organisationnel à la Schulich School of Business de l’Université York de Toronto. « Pour les personnes qui sont dépendantes, c’est de l’or. »

Conseils pour se reprendre en main

Alors, comment un bourreau de travail peut-il se reprendre en main? « C’est un long et lent processus », explique Killinger. La prévention et la reconnaissance précoce sont les clés. Une thérapie clinique peut être une solution pour la personne, tandis qu’une transformation organisationnelle, comme ne pas récompenser les comportements de dépendance, peut en être une pour l’entreprise. Au bout du compte, l’objectif est d’équilibrer le travail et la vie personnelle et, ce faisant, d’atténuer les tensions familiales, de réduire les problèmes de santé et, éventuellement, d’améliorer la qualité du travail.



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