Des soldats de la BFC Borden s’entraînent ici avant d’être déployés en Afghanistan

L’HME forme le personnel médical de l’armée

par Lisa Dutton

Ils sont un peu plus âgés, ils ont les cheveux très courts et ils ont beaucoup de tatouages, mais à part ça, ils ressemblent à n’importe quel autre résident en médecine qui sillonne les couloirs de L’Hôpital de Montréal pour enfants. La grosse différence, c’est qu’en finissant leur rotation, ils n’iront pas travailler dans une clinique ou un CLSC, mais partiront plutôt pour l’Afghanistan dès ce printemps pour faire partie du contingent médical militaire.

Depuis l’automne, L’HME forme des soldats de la Base des Forces canadiennes (BFC) Borden. Ces soldats ont terminé leurs études d’adjoint aux médecins des FC, et ils effectuent une rotation de cinq semaines à L’HME en médecine interne, chirurgie et traumatologie afin de peaufiner leurs compétences avant leur déploiement.

« En Afghanistan, 20 à 30 % des victimes sont des enfants blessés à la suite d’explosions, de coups de feu et d’autres traumatismes majeurs », rapporte le Dr Ken Shaw, directeur chirurgical du département d’urgence de L’HME et coordonnateur de la formation de ces soldats. « Nous leur offrons une expérience pratique et leur enseignons comment travailler en équipe auprès d’un enfant. Sur le champ de bataille, ces soldats devront accomplir les mêmes gestes de traumatologie que nous répétons ici aux urgences, par exemple en nous assurant que les voies respiratoires du patient sont bien dégagées et en évaluant l’état de sa circulation. Ces sessions de cinq semaines donnent aux soldats une formation pratique qui les aide à garder leurs compétences à jour et à saisir les subtilités de la pédiatrie. »

Les sergents Mark McLennan et Bill Burfitt ont terminé leur formation de cinq semaines à L’HME en décembre. Ils ont déjà vu leur part de combats. À eux deux, ils ont effectué des missions au Rwanda, en Bosnie, au Kosovo et en Afghanistan.

« L’HME a été fantastique. Notre formation était vraiment bien organisée; c’est évident que c’est un établissement d’enseignement, parce que les gens ont vraiment pris le temps de travailler avec nous. Nous avons vu beaucoup de cas que nous ne voyons pas normalement, raconte le sergent Burfitt. Nous avons été mis en contact avec plusieurs spécialités et les gens nous ont bien accueillis et ont été d’excellents professeurs. »
 
Le rôle de l’adjoint aux médecins
Les deux sergents ont étudié à l’école des Services de santé des Forces armées canadiennes en C.-B., qui offre un programme de médecine très différent de celui de l’université McGill ou l’Université de Toronto, par exemple. En principe, les adjoints aux médecins peuvent accomplir presque le même travail qu’un médecin. Bien que le Québec ne reconnaisse pas le rôle de l’adjoint aux médecins, de plus en plus de provinces, dont l’Ontario, le font et s’empressent d’embaucher ces hommes et ces femmes lorsqu’ils quittent l’armée.

Tempête militaire au Centre de simulation médicale de McGill
L’automne dernier, environ 30 membres des Forces armées canadiennes (ambulanciers, adjoints aux médecins et médecins) ont complété une formation de deux semaines en soins intensifs et traumatologiques pédiatriques au Centre de simulation médicale de McGill. Ils ont utilisé le laboratoire de simulation haute fidélité (qui fait appel à des simulateurs de patients pour développer une pensée critique et des compétences de travail en équipe) et ont mis en pratique leurs compétences chirurgicales.
 
Plusieurs membres des départements de chirurgie générale pédiatrique, de médecine d’urgence pédiatrique, des soins intensifs pédiatriques et des programmes de traumatologie ont fait office d’instructeurs. Le Dr Ken Shaw supervisait les ateliers de compétences, tandis que le Dr Ronald Gottesman, chef de l’unité des soins intensifs pédiatriques, coordonnait et assurait la simulation.