La consommation compulsive d’alcool affecte la mémoire à long terme : étude

Par Thane Burnett, Winnipegsun.com
 
Voilà une raison de plus pour pleurer sur votre cinquième verre.
 
La consommation compulsive d’alcool (binge drinking) chez les jeunes Canadiens ne leur donne pas juste la gueule de bois le lendemain matin; elle peut aussi avoir des effets à long terme.
 
C’est pratiquement comme voler des souvenirs à long terme, selon une nouvelle recherche. L’étude espagnole qui vient d’être publiée montre que la consommation compulsive d’alcool a un impact sur la zone du cerveau appelée hippocampe, qui encadre la mémoire et l’apprentissage.
 
Cette découverte arrive à un moment où le Canada et d’autres pays sont aux prises avec un nombre croissant de jeunes consommateurs qui noient littéralement leur système dans des quantités énormes d’alcool sur de courtes périodes.
 
Plus tôt cette année, la communauté médicale canadienne a tiré la sonnette d’alarme au sujet de la consommation compulsive d’alcool dans un éditorial publié dans le Journal de l’Association médicale canadienne (JAMC). La consommation compulsive d’alcool est définie comme l’ingestion par un homme de cinq consommations ou plus en une seule séance, et par une femme de quatre consommations ou plus pour la même période.
 
Près d’un Canadien sur dix a déjà atteint ses niveaux, en particulier les adolescents et les adultes de la jeune vingtaine.
 
Dans l’éditorial de janvier, la principale publication médicale canadienne a réclamé une stratégie publique pour éduquer les consommateurs et faire un suivi du problème qui, dans certains pays selon le JAMC, touche 90 % des hommes et 65 % des femmes.
 
On craint que ces chiffres augmentent au Canada, puisque les jeunes buveurs essaient de suivre l’exemple des jeunes des autres « pays en état d’ébriété ».
 
Par le passé, les experts ont déjà souligné que les consommateurs compulsifs d’alcool étaient deux fois susceptibles d’avoir une crise cardiaque, et qu’ils étaient plus enclins aux blessures, à la violence et aux comportements sexuels à risque.
 
Aujourd’hui, les chercheurs de l’Université de Santiago de Compostelle en Espagne ont observé chez les étudiants consommateurs compulsifs d’alcool une baisse de leurs aptitudes à assimiler de nouvelles informations verbales par la suite. « En d’autres mots, la consommation compulsive d’alcool peut perturber la mémoire des jeunes adultes, ce qui peut avoir des effets sur leur vie au quotidien », explique la chercheuse Marina Rodriguez Alvarez.
 
Les études montrent que la consommation compulsive d’alcool a un impact dommageable sur l’hippocampe – une petite structure du cerveau en forme de cheval de mer.
 
En divisant les étudiants en deux groupes, ceux qui boivent beaucoup et les autres, ils ont découvert que ceux qui aiment consommer de l’alcool de manière compulsive n’assimilent pas les informations verbales aussi facilement que leurs pairs. En fait, ils ont besoin de plus de ressources neuronales pour effectuer des tâches de mémorisation, ce qui a vraisemblablement des conséquences sur leurs performances scolaires, note Mme Rodriguez Alvarez.
 
L’étude admet aussi d’autres influences, incluant la génétique et même l’usage de marijuana. Elle conclut aussi que les femmes et les hommes sont affectés de la même manière quand il s’agit de boire pour oublier.
 
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