La maladie mentale et la délinquance chez les jeunes

Les adolescents qui souffrent de maladie mentale et qui se sentent exclus de leur environnement scolaire, de leur communauté et de leurs familles sont plus susceptibles de développer un comportement délinquant, selon une nouvelle étude.

L'étude intitulée Améliorer la santé des Canadiens : Santé mentale, délinquance et activité criminelle, dirigée par l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), a révélé que les adolescents de 12 et de 13 ans qui sont hyperactifs et dépressifs sont plus susceptibles de se livrer à des activités de vandalisme ou de pillage. En revanche, les jeunes de 12 à 15 ans qui gèrent bien leur stress et leur estime de soi sont moins susceptibles de s'adonner à un comportement agressif. De plus, l'étude révèle que 21 % des jeunes qui disent que leurs parents crient souvent après eux ou menacent de les frapper affirment qu'ils s'adonnent souvent à des comportements agressifs. Dans l'ensemble, seulement 10 % des jeunes ont déclaré avoir agit de façon agressive.

L'étude suggère que la maladie mentale et la difficulté de s'intégrer dans la société sont des facteurs qui peuvent amener les jeunes à se livrer à des comportements destructifs dès leur jeunesse et se poursuivant à travers leur vie adulte.

Phil Upshall, président de la Société pour les troubles de l'humeur du Canada, invité à l'émission Canada AM, a affirmé que l'étude devrait enfin faire comprendre aux gouvernements, aux écoles, aux groupes communautaires et aux familles qu'envoyer des jeunes à risque en prison ne fait que leur créer plus de problèmes par la suite.

« Donnez-nous la chance de retirer un bon nombre de jeunes du système pénal et de les placer dans le système de santé, là où ils devraient se trouver », ajoute Upshall.

 « Une fois passé par le système pénal, vous avez un dossier criminel », explique Annie Smith, directrice générale du McCreary Centre Society à Vancouver, un organisme à but non-lucratif qui dirige des études et des programmes en lien avec les problèmes de santé chez les jeunes. « Les jeunes ont besoin de développer leur confiance en soi pour ne pas sombrer dans la délinquance », a-t-elle ajouté lors de son passage à Canada AM.

 « Des activités qui augmentent leur implication dans des activités communautaires, augmentent leur estime de soi, leur permettent de développer des habiletés et d'être optimiste face à l'avenir. »