Les enfants et les sports : quand parle-t-on de maltraitance?

Le docteur François Fassier, chef de la division de chirurgie orthopédique pédiatrique à L’Hôpital de Montréal pour enfants, explique que la ligne est très fine entre laisser vos enfants s’amuser en faisant du sport et pousser votre enfant dans les sports.

Le docteur Fassier pense que quand il est question d’enfants et de sports, le plaisir doit l’emporter sur la compétition. En raison de l’anatomie et de la physiologie du corps d’un enfant en croissance, les fractures, les entorses et les contusions (dommages aux tissus sous-cutanés) se produisent facilement. Si un enfant est poussé à s’entraîner trop souvent, trop longtemps et trop ardemment dans une discipline trop spécialisée à un très jeune âge, il peut s’occasionner des blessures à long terme. D'autres facteurs, comme les erreurs d’entraînement, un ratio déséquilibré entre la longueur du squelette et les muscles, et les anomalies congénitales inconnues, contribuent aux blessures à long terme. Souvent, une blessure chronique se révèle par la douleur, un examen physique, ou encore un retard de croissance ou de puberté. 

Lorsqu’il s’agit d’enfants et de sports, on dit souvent que la réalisation d'un rêve se concrétise par l’intermédiaire d’une autre personne. Vous pouvez appeler cela le syndrome des parents — et même des entraîneurs — qui poussent. Dans ce cas, il n’y a qu’une mince ligne entre les sports juvéniles et la maltraitance des enfants. Mais, quand l’entraînement dépasse-t-il les bornes? Le docteur Fassier explique que le risque de blessure chez un enfant est plus grand après une période de croissance rapide, au-delà de 8 à 10 heures de sports par semaine, et quand l’entraînement régit la vie de l’enfant.

En fin de compte, le docteur Fassier ajoute que la gloire est souvent bien éphémère en regard du prix à payer physiquement pour l’enfant. La modération est encore le meilleur choix. Les objectifs reliés aux sports pour les enfants devraient être le plaisir, l’éducation, la participation à une activité sociale et un sain développement.

« Les sports doivent être perçus comme un outil pour aider les jeunes à devenir des adultes capables de s’intégrer à la société et de se surpasser », conclut le docteur Fassier. Pour assurer un bon développement, il suggère de 30 à 60 minutes d’exercice par jour ou 3,5 heures par semaine. À partir de 10 heures par semaine, vous entrez dans la « zone de risque ».