Pourquoi les épidémies de rougeoles ne sont-elles pas choses du passé?

Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate
 
 
Une spécialiste des maladies infectieuses à L’Hôpital de Montréal pour enfants donne quelques conseils aux parents
 
Montréal, le 16 janvier 2012« La rougeole, une infection du système respiratoire qui présente différents symptômes dont la fièvre, la toux, l’écoulement nasal, des rougeurs aux yeux et une éruption cutanée généralisée, est la maladie infectieuse la plus contagieuse », explique la docteure Caroline Quach de L’Hôpital de Montréal pour enfants du CUSM. « Un patient infecté par la rougeole peut infecter de 12 à 18 personnes qui ne sont pas protégées contre la maladie, comparativement à la variole, qui peut en infecter de cinq à sept, ou au virus de la grippe pandémique, qui peut en infecter autour de deux. » (La Dre Quach prononcera une conférence sur la recrudescence de la rougeole lors d’un prochain webinaire de L’HME. Pour en savoir plus, voir à la fin de ce communiqué.)
 
La transmission par voie aérienne constitue une menace sérieuse pour la santé publique
 
Selon la Dre Quach, une des raisons qui fait que la rougeole demeure si contagieuse, c’est qu’elle peut se propager très facilement par l’entremise de minuscules gouttelettes libérées par une personne infectée qui tousse ou éternue. « Ces gouttelettes peuvent demeurer dans l’air très longtemps. Elles deviennent microscopiques et peuvent voyager en suivant les courants d’air, explique-t-elle. C’est pourquoi, dans certains cas, une personne qui se trouve dans la même pièce très peu ventilée qu’une personne atteinte court un grand risque d’être infectée si elle n’est pas protégée. »
 
« En milieu hospitalier, une maladie à ce point contagieuse peut être difficile à contenir, affirme la Dre Quach. Par exemple, si un patient infecté vient de quitter l’urgence et qu’un nouveau patient pénètre dans ce qu’on pourrait appeler la même “poche d’air”, et ce, même une trentaine de minutes plus tard, ce nouveau patient a de fortes chances d’être exposé à la maladie, même s’il n’a pas été en contact direct avec la personne infectée. » Il s’agit d’une situation toute théorique, précise la Dre Quach, mais qui pourrait se produire compte tenu de la nature extrêmement contagieuse de la rougeole.
 
Comment expliquer sa recrudescence aujourd’hui?
 
On n’entendait pratiquement jamais parler de la rougeole en Amérique du Nord, mais la maladie n’avait pas complètement disparu. L’an dernier, on a recensé des milliers de cas de rougeole, mais ces cas se limitaient surtout aux pays où les enfants n’étaient pas vaccinés ou n’avaient pas reçu tous leurs vaccins. Malgré tout, on a observé au cours des dernières années une recrudescence de la maladie en Europe, plus particulièrement en France, où les enfants et les adultes n’ont pas été assez vaccinés contre la maladie.
 
L’Institut national de santé publique du Québec a déterminé que la rougeole a probablement été introduite dans la province lors de la dernière année par des voyageurs qui ont contracté la maladie en sol européen pour ensuite la développer et la transmettre ici, une fois rentrés au pays. On estime qu’il y a eu de ce fait 751 cas de rougeole au Québec en 2011.
 
On attribue en partie ce grand nombre de nouveau cas à une étude publiée en 1998 dans la revue The Lancet, qui prétendait faussement que le vaccin contre la rougeole (RRO) était lié aux troubles du spectre autistique chez les enfants. La publication de cette étude a incité de nombreux parents d’Europe et d’ailleurs à ne plus faire vacciner leurs enfants contre la rougeole. Comme l’explique la Dre Caroline Quach, lorsque le taux de vaccination chute sous le taux de couverture vaccinale nécessaire pour prévenir une épidémie de rougeole, le risque d’éclosion augmente considérablement, comme on peut maintenant le constater en Amérique du Nord et en Europe.
 
La Dre Caroline Quach donnera une conférence sur la rougeole dans le cadre des webinaires Santé des enfants 101, édition 2012. Les inscriptions sont déjà en cours, et le nombre de places est limité. Les webinaires gratuits sont offerts en français à compter du 25 janvier et en anglais à compter du 13 mars. Les parents et les intervenants auprès des enfants qui sont intéressés peuvent s’inscrire par courriel en écrivant à [email protected] ou obtenir plus de renseignements en appelant au 514-412-4307.
 
Pour solliciter une entrevue avec la Dre Quach, téléphonez à :
 
Lisa Dutton
Chef, Relations publiques et communications
L’Hôpital de Montréal pour enfants
Centre universitaire de santé McGill
514-412-4307