Santé sexuelle et adolescence

« Toute personne qui s’occupe d’une adolescente doit lui parler de santé sexuelle, c’est une question de santé publique », affirme la Dre Giosi Di Meglio, spécialiste de la médecine de l’adolescence à l’Hôpital de Montréal pour enfants. Elle est l’auteure principale d’un énoncé de position publié récemment par la Société canadienne de pédiatrie, stipulant que les dispositifs intra-utérins (DIU) doivent être proposés aux jeunes femmes avant toutes les autres méthodes contraceptives.  

« Une seule grossesse non planifiée ou non désirée entraîne des coûts importants sur le plan personnel, médical et social, affirme la Dre Di Meglio; les professionnels de la santé qui œuvrent auprès des jeunes doivent donc présenter les options de contraception les plus efficaces en premier. » Les pilules contraceptives sont efficaces seulement quand elles sont prises correctement, ce qui n’est pas toujours le cas dans la réalité. Les comprimés hormonaux et les condoms le sont à 91 % et à 82 %, respectivement, mais seulement lorsqu’ils sont bien utilisés eux aussi, tandis que les DIU sont efficaces à plus de 99 %.

Une des raisons pour lesquelles les DIU sont moins populaires que les pilules contraceptives, c’est que l’on croyait qu’ils augmentaient le risque de maladie inflammatoire pelvienne (MIP), une grave infection de l’utérus et des trompes utérines pouvant causer l’infertilité si elle n’est pas soignée. Toutefois, la Dre Di Meglio explique : « Quand on a utilisé des groupes de comparaison appropriés, on a compris que la MIP était tout aussi fréquente chez les femmes qui n’emploient aucune méthode contraceptive. Pour éviter une MIP et d’autres infections transmises sexuellement moins graves, il faut utiliser un condom avec toutes les méthodes de contraception. »

Il existe des mythes entourant la contraception et les adolescentes. « Les parents demandent souvent si fournir un moyen de contraception à leurs filles ne va pas les inciter à avoir une vie sexuelle plus active, ou encore si ça peut causer des problèmes de croissance osseuse, un cancer du sein ou des caillots sanguins. C’est pourquoi il est important d’en parler avec vos adolescentes et un professionnel de la santé », dit la Dre Di Meglio.

L’énoncé de position contient également les conseils suivants pour les personnes qui s’occupent des jeunes :

  • Parler de santé sexuelle, de fertilité, de planification familiale et de contraception avec les jeunes dès le début de l’adolescence, de préférence avant les premières activités sexuelles.
     
  • Adopter une approche coopérative qui incite les adolescentes à prendre une décision éclairée sur leur choix de contraception et à soupeser les avantages, les risques, les effets secondaires et l’acceptabilité personnelle de chaque méthode.
     
  • Encourager les jeunes à toujours utiliser un condom, quelle que soit la méthode contraceptive, pour prévenir les infections transmises sexuellement.
     
  • Informer toutes les adolescentes des possibilités de contraception d’urgence comme méthode d’appoint pour prévenir la grossesse.

    Pour consulter l’énoncé de position complet, cliquez ici.