Une équipe du CUSM évalue un nouveau test de dépistage du VIH à partir de la salive

Le dépistage rapide du VIH est essentiel pour prévenir la transmission du virus de la mère à enfant dans les régions rurale de l'Inde.

Montréal, le 30 avril 2008 - En cas de doute, le délai nécessaire pour obtenir le résultat d'un test de dépistage du VIH peut sembler une prendre une éternité, surtout dans les situations d'urgence où il est important de le savoir immédiatement. De plus, les test nécessite une prise de sang invasive et souvent douloureuse. Devant la nécessité évidente d'un diagnostic plus rapide et moins contraignant, le Dr Nitika Pant Pai, de l'équipe de recherche du Dr Marina Klein au CUSM, vient de mettre à l'essai un nouveau test à partir de la salive dont le résultat est connu en environ 20 minutes! Elle présente ses résultats dans un article à paraître le 6 mai 2008 dans PLoS Medicine (Public Library of Science, une publication en accès libre).

Pour franchir les barrières associées à la prise de sang, qui rebute encore de nombreux patients, ce nouveau test se base sur le fluide muqueux oral (FMO), sécrété à la base des gencives avant de devenir de la salive. En effet, le taux d'anticorps du FMO est comparable à celui du plasma sanguin, ce qui en fait un excellent échantillon.

Afin d'éprouver cette technique innovatrice dans des conditions de vie réelles, Dre Pant Pai a mené des essais cliniques sur des femmes enceintes et en situation précaire à Sevagram en Inde, dans les salles d'accouchement du Mahatma Gandhi Institute of Medical Sciences. « Dans de tels cas, il est essentiel de connaître le sérodiagnostic de la mère rapidement afin de pouvoir prévenir la contamination de l'enfant lors de l'accouchement. Beaucoup de femmes indiennes ne reçoivent aucun soin pendant leur grossesse et donc ne sont pas testées pour le VIH. En salle d'accouchement, ces tests leur offrent donc une dernière chance pour éviter la transmission du virus à leur nouveau-né. De plus, la prise de sang est fréquemment refusée par les patientes indiennes, alors que la prise d'un échantillon de salive ne pose aucun problème », explique Dre Pant Pai.

C'est dans ce genre de situation que ce nouveau test révèle tout son potentiel. Ainsi 1 222 mères ont été testées dans les salles d'accouchement par la salive et par prise de sang. Les résultats des deux types de tests ont concordé dans 100 % des cas. De plus, l'utilisation du test oral a permis d'identifier plusieurs femmes infectées par VIH. Celles-ci ont reçu des traitements afin de réduire les probabilités de transmission à leur nouveau-né. Une preuve irréfutable de l'exactitude du test et de sa facilité d'utilisation!

Appelé immunochromatographie, ce test permet de faire agréger les anticorps contenus dans le fluide muqueux oral (FMO) au contact des antigènes (molécules de reconnaissance du virus) contenus dans le test. Il suffit de recueillir le FMO sur un bâtonnet – semblable à celui du test de grossesse – et de le placer dans un petit tube qui contient une solution spéciale. Le résultat apparaît au bout de 20 à 40 minutes. S'il est positif, une ligne violette apparaît au sommet du bâtonnet.

« Les tests oraux ne sont pas encore utilisés au Canada [...] pourtant leur efficacité est actuellement démontrée sur tous les sous-types du VIH-1 et du VIH-2 », déplore Dre Pant Pai. « Ils pourraient pourtant s'avérer très utiles pour les personnes fragiles et à risque qui sont souvent mal suivies. Un test rapide et peu coûteux diminuerait le nombre de patients qui ignorent leur statut positif.

Ces recherches ouvrent la voie à une utilisation plus régulière des tests VIH à partir de la salive pour prévenir la transmission du virus de la mère à l'enfant. Cela pourrait également permettre d'envisager la commercialisation d'un test rapide et le rendre disponible en pharmacie.

Cette étude a été financée en partie par le Réseau canadien pour les essais VIH.

Dre Nikita Pant Pai complète son post-doctorat au Département des maladies infectieuses et de l'immunodéficience du CUSM.

La Dr Pai tient à remercier Dr Marina Klein (CUSM, Montréal) et Dr Madhukar Pai (McGill University, MUHC, Montréal), pour leur soutien et leurs conseils. Elle remercie aussi Dr S. Chabbra, Dr Ritu Barick, Dr SP Kalantri, and Dr Poonam Shivkumar (MGIMS, India), Dr Jackie Tulsky and Dr Deborah Cohan (UCSF, San Francisco), pour leur soutien tout au long de ce projet. Avant tout, ce projet n'aurait pas été possible sans les efforts des coordonnateurs qui ont travaillé sans relâche pour tester et conseiller les femmes enceintes.
La Dre Pant Pai dédie cette étude aux femmes des régions rurale de l'Inde qui surmontent des défis énormes dans leur combat contre le VIH-SIDA.


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