Le mois du coeur: l'histoire de Mide

« Elle s’est même développée, et elle ne ressemble plus à la petite fille d’avant. Elle ressemblait vraiment à une enfant, maintenant elle a changé. »

Paul Agbe était toujours inquiet de la santé de sa fille Lyinmide. Elle semblait toujours essoufflée et avait du mal à reprendre son souffle. Dans son pays d’origine, le Nigéria, les médecins n’avaient pas réussi à trouver la cause, et pensaient que ça pouvait être dû à la polio. Ce n’est qu’une semaine après l’arrivée de la famille à Montréal en avril 2018 que les Agbe ont finalement compris ce qui se passait.

Les médecins ont détecté une activité inhabituelle dans le cœur de « Mide » et l’ont envoyée à l’urgence de l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME). C’est la Dre Tíscar Cavallé-Garrido qui était la cardiologue de garde ce soir-là, et c’est elle qui suit Mide depuis.

« Le cas de Mide était très compliqué, parce qu’elle avait une malformation au cœur, mais aussi un problème électrique. En raison de la malformation, son cœur travaillait comme s’il n’avait qu’une cavité de pompage, et non deux. En plus, son système de conduction électrique était bloqué. À cause de ça, l’électricité ne circulait pas des cavités supérieures vers les cavités inférieures du cœur, ce qui fait que sa fréquence cardiaque au repos était très basse », explique la Dre Cavallé-Garrido, pédiatre cardiologue.

On a réglé le problème d’électricité en implantant un stimulateur cardiaque, et les bienfaits ont été immédiats. Mide est beaucoup moins fatiguée parce que son cœur peut maintenant battre plus vite s’il le faut quand elle fait une activité physique; en plus, elle a grandi physiquement après des années de retard de croissance…

Malheureusement, la malformation cardiaque de Mide n’a pas été détectée et opérée dès la naissance, ce qui a causé des dommages irréversibles aux vaisseaux sanguins de ses poumons et l’empêche de subir une chirurgie corrective. Ainsi, bien qu’elle puisse faire plus d’activités physiques, elle comprend qu’il y aura toujours des limites aux efforts physiques qu’elle pourra déployer.

« On a vu une grande amélioration dans les mois qui ont suivi la pose du stimulateur; Mide peut maintenant marcher sur une certaine distance sans se fatiguer comme avant, dit Paul. Elle s’est même développée, et elle ne ressemble plus à la petite fille d’avant. Elle ressemblait vraiment à une enfant, maintenant elle a changé. »